Mais les termes employés par le président américain restent difficiles à interpréter, ce qui pourrait être mis à profit par certaines agences gouvernementales pour continuer à mener des opérations d’envergure contre Al Qaïda et ses alliés.
Pour répondre aux critiques concernant les victimes civiles innocentes lors de ces frappes, Barack Obama a expliqué jeudi dans un discours majeur que leur usage serait limité aux circonstances dans lesquelles des Américains font face à un "danger persistant et imminent". La doctrine en vigueur jusqu’ici autorisait le recours aux avions sans pilote lorsqu’une menace "significative" était identifiée.
Obama "a clairement relevé la barre de façon importante pour le recours aux frappes de drones avec des critères spécifiques et restrictifs", estime John Bellinger, ancien conseiller juridique au département d’Etat sous le gouvernement de George W. Bush.
"La norme est désormais la même pour les Américains et les non Américains – ce soit être une menace continue et imminente de violence à l’encontre d’Américains. Et il doit y avoir une quasi-certitude qu’aucun non combattant ne sera tué", explique-t-il.
De ce fait, les frappes de drones dites de "signature" par lesquelles les Etats-Unis visent des groupes qui leur semblent suspects sans connaître précisément l’identité de tous leurs membres, devraient être moins fréquentes. Ce genre de frappes contre des groupes ont pour la première fois été autorisées par George W. Bush en 2008, ce qui a été point de départ d’une forte augmentation du nombre d’attaques par drones.