Négociations afro-égyptiennes sur le partage des eaux du Nil

Négociations afro-égyptiennes sur le partage des eaux du Nil
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Mohamed Amr Kamel effectuera la semaine prochaine une tournée dans plusieurs pays du Bassin du Nil, consacrée à l’examen des points en suspens relatifs au partage des eaux de ce fleuve.

Dans le cadre de ce périple de six jours, le chef de la diplomatie égyptienne se rendra au Soudan du Sud, au Soudan, au Kenya, en Tanzanie, au Rwanda et en République démocratique du Congo.

Dans des déclarations à la presse, le porte-parole du ministère, Amr Rochdi, a fait savoir que cette tournée sera l’occasion pour discuter des moyens de développer les relations de coopération avec ces pays, notamment dans le domaine économique.

"Les questions en suspens dans le cadre de l’accord cadre relatif au partage des eaux du Nil" seront également au centre des entretiens, a-t-il ajouté.

Il a précisé que cette tournée sera aussi l’opportunité pour le chef de la diplomatie égyptienne pour réitérer la détermination de son pays à réaliser des projets de développement, ayant une portée stratégique pour les pays du bassin du Nil.

Lors d’une récente réunion de ces pays, l’Egypte et le Soudan avaient présenté de nouvelles propositions aux pays du bassin portant notamment sur la poursuite des négociations sur les points en suspens et le lancement, dans les meilleurs délais de projets de développement dans cette région.

L’Ethiopie, le Kenya, le Rwanda, l’Ouganda et la Tanzanie, pays situés en amont du fleuve, avaient signé en 2010 un nouvel accord remplaçant les deux accords conclus en 1929 et 1959 et qui attribuent aux pays de l’aval 87 pc des eaux du Nil avec 55,5 milliards de m3 pour l’Egypte et 18,5 milliards de m3 pour le Soudan.

En réaction, le Caire avait appelé ces pays à revoir cette "décision unilatérale et au retour à la table de négociations pour discuter des points en suspens et trouver des solutions bénéfiques à toutes les parties".

L’Egypte a également réitéré son rejet à la signature de tout accord-cadre juridique et institutionnel, pour un nouveau partage des eaux du fleuve et qui "porte atteinte à ses intérêts historiques".

La signature d’un projet d’accord en l’état actuel sans résoudre les questions en suspens "ne sert pas les intérêts de l’Egypte et ses droits historiques", selon le ministère égyptien des ressources en eau.

Il a assuré que tout accord signé individuellement par les pays en amont sera considéré comme une "violation de la loi et des règles convenues" et "ne sera pas contraignant pour l’Egypte et n’aura aucune incidence juridique sur ses droits".

Les pays du Bassin du Nil, comprenant le Burundi, la République démocratique du Congo, l’Egypte, l’Ethiopie, le Kenya, le Rwanda, le Soudan, la Tanzanie et l’Ouganda, ainsi que l’Erythrée ne se sont pas mis d’accord à identifier un cadre juridique et institutionnel, pour un nouveau partage des eaux du fleuve, en dépit des nombreuses réunions ministérielles, tenues au cours des sept dernières années.

L’Egypte et le Soudan demandent la préservation de leurs revendications historiques, alors que les autres pays souhaitent l’amendement de l’accord de 1929 signé entre l’Egypte et la Grande-Bretagne signataire au nom de ses colonies africaines arrosées par le Nil, qui accordait au Caire un droit de veto sur les projets construits en amont.

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