Initié par l’Institution du médiateur, ce conclave de deux jours (17-18 mai), qui connaît la participation de 60 médiateurs et ombudsmans membres de l’association, venus de tous les continents, de représentants des organisations internationales et d’experts marocains et internationaux, aborde la question de la transformation numérique sous différents angles, ses avantages et ses inconvénients.
Cette rencontre vise également à mettre en relief l’importance de l’utilisation optimale par les institutions du Médiateur dans l’espace francophone de l’évolution technologique afin de mener à bien leurs missions dans le domaine de la protection des droits et libertés, notamment dans les contextes de crise, et de la lutte contre « l’analphabétisme numérique » qui constitue une entrave devant la jouissance effective des droits et libertés par de larges catégories des citoyens.
Dans une allocution lors de la séance d’ouverture de ce congrès, marquée par la présence du ministre de la justice, Abdellatif Ouahbi, du premier président de la Cour de cassation, président délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, Mohamed Abdennabaoui et du procureur général du Roi près la Cour de cassation, président du ministère public, El Hassan Daki, le Médiateur du Royaume, Mohamed Benalilou, a indiqué que ce conclave vise principalement à engager la réflexion sur la transformation numérique et l’accès aux droits en tant qu’enjeu commun dans l’espace francophone.
M. Benalilou a également expliqué que cet événement constitue une occasion idéale pour discuter de la contribution des institutions du Médiateur à ce sujet, soulignant la nécessité de placer le citoyen au cœur de toutes les transformations technologiques et sociétales, en particulier l’usager des services publics.
Ce congrès s’assigne aussi pour objectif de permettre au citoyen de vivre en toute sécurité sur la base de « l’équité technologique et numérique », a-t-il poursuivi, notant que les débats constitueront un document de référence à même de contribuer efficacement à la protection des droits des usagers et des citoyens.
De son côté, le président de l’Association des Médiateurs et Ombudsmans de la francophonie, Marc-André Dowd, a passé en revue les missions de cette organisation, estimant que la question de la transformation numérique a connu son apogée au cours des deux dernières années en contribuant à la consolidation des liens entre les individus et les communautés malgré le contexte de la pandémie.
M. Dowd, également avocat du citoyen au Québec, a, dans ce sillage, appelé au renforcement du réseautage entre les institutions du Médiateur dans l’espace francophone, à une meilleure exploitation des avantages et des opportunités qu’offre le monde numérique et à la lutte contre l’analphabétisme numérique, en assurant un accès facile et sûr au monde digital et en veillant à la promotion des droits et libertés, en particulier en faveur des catégories sociales vulnérables.
Les différents intervenants ont, pour leur part, insisté sur la nécessité de garantir les droits et libertés et de s’approprier la transformation numérique, tout en s’attachant à protéger la vie privée des internautes, en particulier les enfants, et en publiant un guide pour les immuniser face aux comportements à risque.
Ils ont, en outre, mis l’accent sur l’importance d’aboutir à des recommandations simples et applicables dans ce sens.
« Transformation numérique des services publics et accès aux droits dans l’espace francophone, défis et enjeux », « Transformation numérique et accès aux droits : quel impact sur la protection des données à caractère personnel » et « Stratégie des ombudsmans et médiateurs face à l’impact de la transformation numérique : vers une charte des ombudsmans pour protéger les droits des usagers », sont autant de thèmes qui seront abordés lors de ce congrès.