Maroc-Législatives: ouverture des bureaux de vote, le duel PJD-PAM à son apogée
En l’absence de sondages, les pronostics des Marocains pour les législatives de ce vendredi 7 octobre vont bon train. Chacun y a va de sa petite analyse. La question lancinante revient sans cesse : qui du PJD ou du PAM allait l’emporter ? C’est dire que le face-à-face entre les islamistes du PJD, aux affaires depuis 2011, et les « modernistes » du PAM focalise toute l’attention à l’ouverture des bureaux de vote.
Par envoyés spéciaux au Maroc
Jeudi, le PAM, mais aussi l’USFP (socialistes), a protesté publiquement contre la chaîne Al Jazeera l’accusant de rouler pour les islamistes du PJD. La chaîne qatarie a diffusé la veille du scrutin un entretien en direct de deux heures avec Abdelillah Benkirane, ainsi qu’une très large couverture de tous les meetings du parti islamiste.
Dans un communiqu, le patron de l’USFP, Driss Lachgae, a dénoncé quant à lui une ingérence manifeste dans les affaires intérieures du Maroc.
Après les déboires des islamistes en Egypte et en Tunisie, le PJD reste la seule formation islamiste encore à la tête du gouvernement dans un pays de la région. C’est probablement là où réside le soutien d’Al Jazeera au PJD.
Pour le PJD, l’objectif affiché est clair: "un deuxième mandat" pour "continuer la réforme", avec toujours en arrière-plan le "référentiel" islamique. Cette réforme a été jugée somme toute très relative par les observateurs et les experts.
Le PAM pourfend pour sa part un bilan "catastrophique" et s’inquiète d’une "islamisation rampante" de la société. Il se pose aussi en grand "défenseur des libertés" et de la condition féminine, promettant d’envoyer plus de 30 femmes dans le prochain parlement.
Hassad se félicitant d’un "climat positif"
Près de 16 millions de Marocains sont appelés à élire leurs 395 députés (305 au niveau des circonscriptions électorales locales et 90 au titre d’une circonscription électorale nationale), selon un système de liste à la proportionnelle. Un total de 4.000 observateurs, dont 92 internationaux, ont été accrédités.
Le ministre de l’Intérieur a réaffirmé mardi sa volonté d’organiser un scrutin "transparent", conformément aux "directives" du souverain.
Le taux d’abstention, de 55% en 2011, sera l’un des enjeux du scrutin, sachant qu’un tiers du corps électoral n’est déjà pas inscrit sur les listes. Ces législatives signent par ailleurs le retour des salafistes repentis, candidats sous diverses étiquettes, dans le jeu électoral.
Un total de 1.410 listes de candidatures ont été présentées comprenant 6.992 candidats et candidates, dont 1.385 listes déposées au titre des circonscriptions locales (4.742 candidats et candidates), soit une moyenne de 15 listes par circonscription.
Le nombre des listes déposées au niveau de chaque circonscription locale varie entre 9 et 25 listes, tandis que deux listes sans appartenance politique ont été déposées pour le scrutin de ce vendredi.
Le corps électoral est composé, selon le genre, de 55% d’hommes contre 45% de femmes et selon le milieu de 55% d’électeurs issus du milieu urbain contre 45% du milieu rural. Selon les tranches d’âge, 30% des électeurs ont moins de 35 ans, 43% sont âgés entre 35 et 45 ans et 27% ont plus de 54 ans.
Le nombre d’instances accréditées pour l’observation indépendante et neutre des élections du 7 octobre 2016 s’élève à 37 instances nationales et internationales, dont 31 associations nationales, en plus des observateurs et observatrices du Conseil national des droits de l’Homme.
Ces instances mobilisent plus de 4.000 observateurs et observatrices, dont 92 observateurs internationaux, qui procèdent à l’observation de ces législatives depuis le début de la campagne électorale jusqu’à l’annonce des résultats, y compris le jour du scrutin.
La campagne électorale dont le coup d’envoi a été donné à la première heure du 24 septembre 2016 a pris fin jeudi 6 octobre à minuit.
Les programmes des partis politiques ont mis également l’accent sur l’amélioration de la compétitivité du secteur économique, vu son rôle dans la promotion du développement humain et la consolidation de la croissance de l’économie nationale.
Lors de ces échéances, les formations politiques marocaines aspirent à une large adhésion des jeunes à l’opération de vote et au renforcement de la confiance de cette catégorie dans l’action politique.
Les objectifs chiffrés ont dominé les programmes électoraux des partis politiques marocains qui ont eu recours à plusieurs outils lors de la campagne électorale. Ainsi, les partis ont utilisé les nouveaux moyens de communication tels que l’internet, les réseaux sociaux, les SMS, outre les moyens conventionnels comme les tracts, les affiches et les meetings.
Les Marocains du monde
Les Marocains résidents à l’étranger et inscrits sur les listes électorales générales ont la possibilité de prendre part au scrutin du 7 octobre prochain mais par procuration. Ce que ces Marocains résidant à l’étranger (MRE) dénoncent et exigent une réelle participation au scrutin.
Dans son article 17, la Constitution dispose que "les Marocains résidant à l’étranger jouissent des droits de pleine citoyenneté, y compris le droit d’être électeurs et éligibles. Ils peuvent se porter candidats aux élections au niveau des listes et des circonscriptions électorales locales, régionales et nationales."
Tout électeur intéressé devait donc renseigner un formulaire spécial au siège de l’ambassade ou du consulat au niveau du pays de résidence. Signer et légaliser ce document qui doit comporter toutes les informations relatives à la personne mandatée pour le vote. Une fois le document reçu, le mandataire vote au nom de l’intéressé selon les mêmes modalités de vote adoptées pour les autres électeurs.
La loi stipule, toutefois, qu’aucune personne ne peut être mandatée par plus d’un électeur résidant hors du territoire du Royaume.