Marine Le Pen assure que le titre de « Chef des armées » pour Macron n’est que « honorifique »

En cas d’une possible cohabitation du chef de l’Etat avecle président du Rassemblement national Jordan Bardella, Marine Le Pen a assuré que le titre « Chef des armées » pour le président de la République, « c’est un titre honorifique puisque c’est le Premier ministre qui tient les cordons de la bourse »,

« Jordan (Bardella) n’a pas l’intention de lui chercher querelle, mais il a posé des lignes rouges. Sur l’Ukraine, le président ne pourra pas envoyer de troupes », a ajouté la patronne des députés RN dans un entretien au quotidien régional Le Télégramme.

Le président du Modem, François Bayrou, a estimé jeudi que Marine Le Pen avait mis « en cause profondément la Constitution » en jugeant que Chef des armées n’était qu' »un titre honorifique » pour le président de la République.

« Si vous prétendez que celui qui nomme aux emplois civils et militaires de l’Etat, celui qui préside les conseils de défense, celui dont la Constitution dit en toutes lettres qu’il est le chef des armées, si vous prétendez que ce n’est pas vrai, que ce serait des titres pour faire joli, alors vous mettez en cause profondément la Constitution », a affirmé l’allié d’Emmanuel Macron sur Europe1-Cnews, jugeant cette déclaration « extrêmement grave ».

Emmanuel Macron avait ouvert le débat sur l’envoi en Ukraine de soldats occidentaux en février, en refusant d’exclure l’option.

Lors d’une présentation à Paris de son programme dans le cadre des élections législatives, Jordan Bardella avait indiqué lundi qu’il faisait au contraire de « l’envoi de troupes (françaises) au sol ukrainien » une « ligne rouge très claire ».

« Je n’entends pas créer les conditions ou mettre en oeuvre » un tel projet, avait-il ajouté, faisant valoir qu’il s’agissait de « (sa) position » et « celle de (son) mouvement » politique.

« Si nous arrivons aux responsabilités, c’est pour appliquer une politique, ce n’est pas pour faire semblant, ce n’est pas pour occuper des places et des strapontins », a abondé pour sa part  sur BFMTV-RMC le député RN Sébastien Chenu, vice-président du parti lepéniste.

Il a rappelé les « lignes rouges » du RN: « pas d’armes à longue portée » pour l’Ukraine et aider Kiev financièrement « dans la mesure où financièrement, on peut continuer à l’aider ».

Si le Rassemblement national, grand favori des sondages, remportait les élections législatives des 30 juin et 7 juillet, une situation de cohabitation entre un président et un gouvernement de couleurs politiques différentes se mettrait en place.

Lors des trois précédentes cohabitations de la Ve République, le président avait conservé de larges pouvoirs en matière de politique internationale et de défense, au nom d’une interprétation de la Constitution octroyant un « domaine réservé » au chef de l’Etat.

 

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