Selon le rapport annuel de la commission gouvernementale sur les inégalités chez les aborigènes, des progrès ont été réalisés dans seulement dix des 45 indicateurs clés étudiés. 17 autres (dont le taux d’incarcération et les maladies) n’ont montré aucune avancée ou ont empiré.
Les enfants aborigènes ont sept fois plus de risques que ceux du reste de la population d’être victimes d’abus ou de négligence. Ils étaient 15 sur 1.000 à être maltraités en 2000 et 37 pour 1.000 en 2010.
Le taux d’incarcération chez les femmes aborigènes a grimpé de 59% lors des dix dernières années et de 35% chez les hommes. Le taux d’incarcération au sein de cette population est de 14 fois supérieur à celui du reste des Australiens, contre 10 fois plus en 2000.
Les jeunes aborigènes ont 23 fois plus de chance d’être emprisonnés, comparé aux autres jeunes, mais leur taux d’incarcération a fortement diminué, selon cette étude.
Le fossé entre les aborigènes et le reste de la population s’accroît également pour la fréquence des maladie circulatoires, rénales ou les diabètes.
Quelques secteurs montrent des signes d’amélioration, tels que l’emploi, l’éducation ou la possession d’un bien immobilier, mais la situation s’étant aussi améliorée dans le reste de la population, les aborigènes continuent au final d’être à la traîne.
"Il reste un chemin considérable à parcourir si nous voulons répondre à l’engagement pris de réduire le fossé" entre les aborigènes et les autres Australiens, souligne la commission. "Des différences énormes persistent pour la plupart des indicateurs".
Les aborigènes — 575.000 sur une population australienne totale de 22 millions — ont une espérance de vie inférieure à la moyenne australienne de 11,5 années pour les hommes et 10 ans pour les femmes. Ils sont la minorité la plus défavorisée d’Australie.