Le Maroc, une composante essentielle de l’équation intérieure en l’Algérie (chercheurs)

Le Maroc est une composante essentielle de l’équation intérieure en Algérie où le Royaume est considéré comme un « ennemi » qu’il faut affaiblir pour asseoir la domination sur le Maghreb, ont relevé des chercheurs qui ont animé mercredi soir une émission télévisée.

Ces chercheurs, qui étaient les invités de l’émission "moubacharatane maakoum" diffusée par la deuxième chaîne de télévision 2M, ont tenté d’expliquer, chacun selon son approche et son regard sur l’histoire, les raisons de cette animosité maladive des dirigeants algériens à l’égard du Maroc, et qui s’est intensifiée durant les dernières semaines.

Pour le chercheur Abdeslam Ajoule de l’Institut des études africaines à Rabat, l’Algérie n’est qu’un "produit colonial", raison pour laquelle les dirigeants de ce pays sont hantés par l’idée que cet héritage colonial est menacé par le Maroc qui a fini par devenir une composante essentielle de l’équation intérieure en Algérie. Il a relevé que le Maroc est "la chose et son antidote" dans l’esprit des dirigeants algériens qui ne peuvent se passer du Maroc dans aucun aspect de leur vie tout en vouant à leur voisin une animosité indescriptible, précisant que cette contradiction s’explique par le fait que l’oligarchie algérienne estime que la domination sur la région maghrébine passe inéluctablement par l’affaiblissement du Maroc.

Pour cet universitaire, l’Algérie utilise le "Polisario" comme une monnaie d’échange et un outil pour exercer le chantage sur la scène internationale, soulignant que le "Polisario" n’avait pas des objectifs séparatistes au moment de sa création, avant d’être détourné par l’Algérie pour servir ses desseins hégémoniques contre le Maroc et dans la région du Maghreb. Il a ajouté que l’Algérie ne prête aucune attention au sort des personnes séquestrées à Tindouf en dépit du calvaire et des souffrances endurés par ces personnes sous le regard de ses services de sécurité et de renseignements qui quadrillent et veillent au grain à l’intérieur de ces camps.

Le chercheur explique la montée en puissance de la campagne d’acharnement de l’Algérie contre le Maroc ces dernières semaines par les évènements en Libye et dans la région du Sahel ainsi que par les progrès de la transition démocratique en Tunisie, qui sont mal perçus par les dirigeants autocratiques d’Alger. L’Algérie, poursuit-il, souffre de la grande contradiction entre les évolutions dans son environnement régional et la rigidité et le manque de progrès sur le plan intérieur, raison pour laquelle elle accentue sa campagne contre le Maroc et œuvre pour faire échouer l’expérience démocratique en Tunisie.

De son côté, le journaliste et écrivain Mohamed Brini a indiqué que la position de l’Algérie à l’égard du Maroc n’a guère évolué mais change de tonalité suivant le contexte et l’évolution des évènements, notamment en ce qui concerne la question du Sahara qui occupe une place de choix dans la hiérarchie des questions intérieures en Algérie, ajoutant que le "Polisario" constitue en réalité un fusil d’épaule pour les dirigeants algériens en vue de servir leur doctrine et leur politique contraire au Maroc et d’asseoir leur domination sur le Maghreb. Le Maroc, a-t-il dit, est appelé à faire face à ces manœuvres en renforçant son projet démocratique et ses acquis dans le domaine des droits de l’Homme, un domaine dans lequel l’Algérie, pays dirigé par une poignée de militaires, traîne un lourd passif lui ôtant toute crédibilité de donner des leçons au Royaume.

Une analyse partagée par Hakim Jilali, gouverneur attaché à l’administration centrale du ministère de l’Intérieur, qui soutient que les dirigeants algériens sont restés prisonniers de cette vieille doctrine considérant le Maroc comme un ennemi qu’il faut affaiblir pour étendre leur emprise sur le Maghreb. L’Algérie, a-t-il expliqué, a fait les mauvais choix que ce soit dans le domaine politique ou économique, c’est pourquoi le Maroc, et la question du Sahara en particulier, constituent des exécutoires pour détourner l’attention de son peuple sur ses échecs cinglants dans tous les aspects et pour préserver les équilibres intérieurs. Il a souligné que l’Algérie n’est nullement intéressée par les populations du Sahara sinon elle aurait garanti les conditions d’une vie digne aux personnes séquestrées à Tindouf, sur son territoire.

Ce haut responsable de l’administration territoriale a indiqué que le plan d’autonomie présenté par le Maroc est rejeté par l’Algérie qui craint justement que son succès ne serve d’exemple à plusieurs régions à l’intérieur même de son territoire, ajoutant que l’Algérie agit contre les intérêts du Maroc sur d’autres dossiers, et pas seulement sur la question du Sahara, notamment la contrebande des produits prohibés comme les psychotropes, et sur le dossier des clandestins qu’elle laisse traverser librement sur tout son territoire avant d’échouer sur la frontière marocaine.

Le moment fort de cette émission a été sans contexte la diffusion de témoignages de participants aux universités d’été de Boumerdès qui ont relaté les critères de sélection des personnes qui prennent part à ce show médiatique habituel généreusement financé par les autorités algériennes, ainsi que les instructions qui leur sont données par de hauts responsables algériens pour créer l’anarchie et le désordre dans les provinces du Sud, provoquer les autorités marocaines, diffuser les mensonges et exploiter l’internet à des fins de propagande contre le Maroc, surtout lors des visites de délégations étrangères au Sahara.

Commentant ces témoignages, le président de la commission de la justice, de la législation et des droits de l’Homme à la Chambre des conseillers Omar Dkhil, a fait remarquer que l’exploitation des jeunes par l’Algérie à des fins de propagande et de déstabilisation du Maroc est une politique qui ne date pas d’aujourd’hui, soulignant que le souci de l’Algérie a toujours été de créer l’anarchie et le désordre dans la région.

Pour contrecarrer ces provocations, M. Dkhil insiste pour que le Maroc poursuive ses investissements dans les provinces du Sud tout en renforçant les acquis des droits de l’Homme et en mettant en œuvre dans les meilleurs délais le projet d’autonomie.

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