Le Groupe d’action pour la Syrie à Genève pour tenter une nouvelle fois de trouver une solution politique
Ces efforts se heurtent aux divisions persistantes des membres permanents du Conseil (Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France), la Russie, suivie par la Chine, cherchant toujours à ménager son allié syrien, alors qu’Américains et Européens ont appelé au départ du président Bachar el-Assad, considéré comme un préalable à la résolution de la crise.
Les discussions menées à la veille de la réunion n’ont pas permis de résoudre ces divergences.
"Nous ne sommes pas parvenus à conclure un accord à l’avance avec la Russie et la Chine -cela reste très difficile", a déclaré à la presse le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague à son arrivée pour la réunion. "Je ne sais pas si ce sera possible de le faire". "Nous avons toujours pensé, bien entendu, qu’un avenir stable pour la Syrie, un vrai processus politique, signifie le départ du pouvoir d’Assad", a-t-il rappelé.
Le texte servant de base aux discussions fixe des étapes pour une transition politique dans le pays. Il prévoit l’établissement d’un gouvernement d’union nationale de transition, qui pourrait comprendre des membres du gouvernement de Bachar el-Assad, de l’opposition syrienne et d’autres groupes. Doté des pleins pouvoirs exécutifs, il superviserait l’élaboration d’une nouvelle Constitution et l’organisation d’élections.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Elaraby, et la Haute Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères, Catherine Ashton, ont été invités à la réunion, ainsi que les chefs de la diplomatie de l’Iraq, du Koweït et du Qatar.
Depuis 16 mois, le régime alaouite mène une répression meurtrière contre le mouvement de contestation né en mars 2011. La situation a encore dégénéré ces derniers mois avec des affrontements entre troupes syriennes et insurgés.
Le plan en six points de l’envoyé spécial conjoint de l’ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Kofi Annan, est entré en vigueur le 10 avril avec un cessez-le-feu par les troupes syriennes et est réexaminé ce samedi à Genève.
Les forces armées syriennes devaient avoir quitté les grandes villes du pays le 10 avril. L’opposition de son cô té devait cesser le feu dans les 48 heures suivantes, soit le 12 avril.
Le plan a été accepté le 2 avril par la Syrie et entériné par le Conseil de sécurité de l’ONU le 5 avril.
Le 6 avril pourtant, les forces syriennes ont continué les bombardements, ce qui a été dénoncé comme étant une "violation" du plan Annan tel qu’il a été adopté par le Conseil de sécurité. Les attaques ont continué le week-end, ainsi que lundi.
Dimanche 7 avril, le régime syrien a affirmé qu’il ne retirerait pas ses troupes le 10 avril comme prévu, s’il n’avait pas les "garanties écrites" des combattants rebelles.
Voici les six points du plan Annan:
– FIN DE LA VIOLENCE: cesser les combats le 10 avril, à 6 heures du matin (heure de Damas, soit 3h00 GMT) pour les troupes syriennes et le 12 avril, à 3h00 GMT, pour l’opposition, sous la supervision de l’ONU.
– DIALOGUE POLITIQUE: mettre en place un "processus politique ouvert, dirigé par les Syriens" pour répondre aux préoccupations légitimes de la population et désigner un "interlocuteur" disposant des pouvoirs nécessaires lorsque l’envoyé en fera la demande.
– AIDE HUMANITAIRE: assurer l’acheminement de l’aide humanitaire "en temps voulu" dans toutes les zones touchées par les combats et, à cet effet, approuver et mettre en oeuvre, à titre immédiat, une "pause humanitaire quotidienne de deux heures". Coordonner l’heure et les modalités exactes de cette pause dans le cadre d’un mécanisme efficace, y compris au niveau local.
– FIN DES DETENTIONS ARBITRAIRES: accélérer et multiplier les mesures d’élargissement de personnes arbitrairement détenues, ainsi que communiquer sans tarder une liste de tous les lieux où ces personnes sont détenues et prendre immédiatement des dispositions en vue d’assurer l’accès à ces lieux.
– LIBERTE POUR LES JOURNALISTES: assurer aux journalistes la liberté de circulation dans tout le pays et mettre en place une politique de visas non discriminatoire à leur égard.
– LIBERTES POUR LES SYRIENS: respecter la liberté d’association et le droit de manifester pacifiquement.