Le FMI trace une stratégie globale pour promouvoir l’emploi au Maroc

Selon le FMI, le taux de chômage, de plus de 25%, des jeunes dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord dépasse celui de n’importe quelle autre région du monde. Il atteint 30% en Tunisie et 32% au Maroc.

Le FMI trace une stratégie globale pour promouvoir l’emploi au Maroc
Le Fond monétaire international (FMI) appelle le Maroc à la mise en place d’une stratégie globale pour l’emploi. En effet, dans son chapitre relatif au Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan de son rapport «Perspectives de l’économie mondiale», publié mardi 3 mai, le FMI définit plusieurs recommandations visant à remédier aux problèmes structurels sous-jacents à l’emploi. «Les événements politiques et sociaux qui se déroulent actuellement dans la région mettent en lumière l’acuité du problème du chômage des jeunes. Pour stimuler la création d’emplois et améliorer l’employabilité des jeunes travailleurs, les autorités peuvent dès à présent accélérer le lancement des investissements d’infrastructure à forte intensité de main-d’œuvre, offrir des incitations fiscales ou des garanties de crédit aux petites et moyennes entreprises (PME) viables qui utilisent beaucoup de main-d’œuvre et développer les programmes de formation prometteurs ou en instituer de nouveaux à la fois bien conçus et efficaces», souligne le rapport du FMI. Et de poursuivre : «ces mesures ne sauraient toutefois se substituer à une stratégie globale visant à réorienter l’enseignement de manière à mieux préparer les jeunes diplômés en les dotant des compétences recherchées par les employeurs, améliorer le climat des affaires et de l’investissement, et démanteler les rigidités du marché du travail qui dissuadent les entreprises d’embaucher. En parallèle, les autorités doivent assurer une protection sociale effective pour les travailleurs et les demandeurs d’emploi». C’est ainsi que le FMI appelle les pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MOAN) importateurs de pétrole, dont le Maroc, à mettre en place une stratégie globale pour l’emploi visant à remédier aux problèmes structurels sous-jacents. Cette stratégie doit reposer sur trois piliers, souligne le Fonds. À savoir favoriser une croissance qui ne laisse personne à l’écart, améliorer la formation professionnelle et assurer une protection sociale convenable pour les travailleurs et les demandeurs d’emploi. Par ailleurs, le chômage élevé est un problème auquel se heurtent de longue date ces pays. En 2008, les taux de chômage de l’Égypte, de la Jordanie, du Liban, du Maroc, de la Syrie et de la Tunisie ont atteint en moyenne 11%. Ce taux régional est le plus élevé du monde. Alors qu’ailleurs, le niveau élevé du chômage est le résultat d’une hausse relativement récente et conjoncturelle, le chômage élevé n’est pas un phénomène nouveau pour la région. Dans ces pays, le chômage est essentiellement structurel et se maintient autour de 12% depuis une vingtaine d’années. «Une forte croissance de la main-d’œuvre, les inadéquations entre qualifications recherchées et qualifications offertes, les rigidités du marché du travail, l’étendue des secteurs publics et le niveau élevé des salaires minimums sont autant de facteurs qui ont contribué à la persistance d’un chômage élevé», explique le FMI. Dans la région, le chômage est un phénomène qui concerne essentiellement les jeunes. La proportion de jeunes (âgés de 15 à 24 ans) dans le nombre total de chômeurs dépasse 40% dans tous les pays MOAN importateurs de pétrole et elle est proche de 60 % en Égypte et en Syrie. De plus, le taux de chômage, de plus de 25%, des jeunes des pays du MOAN dépasse celui de n’importe quelle autre région du monde, il atteint 30% en Tunisie et 32% au Maroc, souligne le rapport. C’est dans ce sens que le FMI appelle les autorités à transformer les investissements d’infrastructure en machines à créer des emplois, à soutenir l’activité du secteur privé par des mesures macroéconomiques, à mettre en place de nouveaux programmes de formation bien conçus et efficaces et à développer les programmes de formation prometteurs en s’inspirant des initiatives réussies de la région. En effet, sur ce dernier point, les programmes de formation à la fois variés et prometteurs à l’intention des jeunes sont de plus en plus nombreux dans la région, souligne le FMI. Il cite en particulier la Fondation de l’éducation pour l’emploi (EFE), qui opère actuellement dans plusieurs pays de la région, dont l’Égypte, la Jordanie et le Maroc. L’EFE travaille avec les entreprises pour évaluer la demande de qualifications professionnelles afin de fournir aux jeunes des programmes de formation adaptés en conséquence. En offrant une formation à la fois théorique et pratique, la fondation réussit à doter les demandeurs d’emplois des compétences recherchées par les entreprises et à trouver des emplois aux jeunes chômeurs. Ainsi, 85% de ses diplômés ont trouvé un poste en Jordanie et 86% ont trouvé soit un poste, soit un stage au Maroc. «Les autres pays de la région devraient s’inspirer de ces programmes prometteurs et les étendre», préconise le FMI.

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