Dans un communiqué diffusé vendredi, le CFCM "craint que les conditions d’un débat serein autour d’un principe aussi fondamental que la laïcité ne soient pas réunies en cette période de compagnes électorales, d’un contexte international marqué par la situation préoccupante du monde arabo-musulman et de crispation identitaire instrumentalisée par les extrémistes de tout bord".
"Cette inquiétude est d’autant plus forte que le débat sur l’identité Nationale avait donné lieu, malgré les précautions prises et les nombreux appels à la vigilance, à des expressions inconsidérées, voir même à des dérapages", s’alarme le président du CFCM Mohammed Moussaoui.
Le CFCM réaffirme son "attachement profond au principe de la laïcité qui est la pierre angulaire du vivre ensemble dans notre société".
Ce principe doit être, selon le CFCM, "l’objet de préservation et de vigilance afin de faire respecter la liberté et la non-discrimination pour tous et ce indépendamment de leurs convictions religieuses ou philosophiques".
Le CFCM exprime, également, son "étonnement de voir émerger avant même le lancement du dit débat des propositions portant sur l’exercice du culte musulman, notamment l’interdiction de l’usage de l’arabe lors des prières et les prêches, en violation manifeste des deux principes fondamentaux de la laïcité que sont la séparation et la neutralité".
LE CFCM "s’étonne aussi de la position du ministre de l’éducation nationale relative aux mères d’élèves de confession musulmane, alors même que la loi sur les signes religieux du 15 mars 2004 ne les concernent pas et que la décision rendue par la HALDE en mai 2007 sur cette question avait qualifié le refus opposé à ces femmes de participer à des sorties scolaires comme contraire aux dispositions interdisant les discriminations fondées sur la religion".
"Le CFCM lance un appel solennel à la raison et à la sagesse face à ce débat qui risque d’ouvrir grandes les portes des malentendus et des dérives", conclut le communiqué.
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