La prévention contre le «terrorisme nucléaire» renforcée
Une cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement ont renforcé mardi à La Haye les mesures destinées à empêcher des groupes terroristes de s’emparer de matériaux nucléaires qui leur permettraient de construire des armes atomiques ou des bombes «sales».
«Il est essentiel que nous ne nous relâchions pas, mais plutôt que nous accélérions nos efforts sur les deux prochaines années, que nous maintenions l’élan afin de finir en beauté en 2016», lors de la prochaine édition du sommet à Washington, a déclaré le président des États-Unis.
«Au vu des conséquences catastrophiques qu’aurait une seule et unique attaque, nous ne pouvons pas nous permettre de nous complaire dans l’auto-satisfaction», a-t-il ajouté.
Selon le premier ministre néerlandais Mark Rutte, des «mesures importantes» ont été adoptées en regard des trois objectifs du sommet : réduire le nombre de matériaux nucléaires dangereux, améliorer la sécurité de ces matériaux et améliorer la coopération internationale.
Certains États ont néanmoins voulu aller plus vite que les autres, à l’image des 35 qui se sont engagés à appliquer des standards internationaux plus stricts que ceux adoptés dans le communiqué final, et à renforcer leur coopération.
Cette initiative a été lancée par les États-Unis, les Pays-Bas et la Corée du Sud, puis signée par 32 autres pays, dont la France, la Turquie, l’Ukraine et Israël.
Elle représente «l’avancée la plus importante du sommet», a commenté Miles Pomper, un expert au centre James Martin pour les Études sur la non-prolifération. Mais «il serait nécessaire que la totalité des pays qui participent au sommet signe également ce texte, surtout la Russie».
Selon le Groupe sur les matériaux fissiles, un groupe d’experts sur le nucléaire, «l’absence de la Russie, de la Chine, du Pakistan et de l’Inde, tous des pays disposant de l’arme nucléaire et d’un stock fourni de matériaux nucléaires, affaibli l’impact de ce texte».
L’autre annonce importante du sommet a été l’engagement du Japon à renvoyer aux États-Unis plus de 300 kilos de plutonium et près de 200 kilos d’uranium hautement enrichi qui lui avaient été fournis à des fins de recherche pendant la Guerre froide.
Ces matériaux sont actuellement stockés dans des bâtiments à 140 kilomètres au nord-est de Tokyo, une cible facile pour des terroristes, selon les experts.
«En cédant ces matériaux nucléaires, nous pouvons réduire le risque de terrorisme nucléaire», a déclaré le conseiller spécial du Japon sur le nucléaire, Yosuke Isozaki.
La lutte contre la menace terroriste nucléaire est au coeur de l’héritage politique que souhaite laisser le président américain Barack Obama, qui avait lancé le premier Sommet sur la sécurité nucléaire en 2010 et devrait accueillir la 4e édition en 2016 à Washington.