La persistance des camps de Tindouf, un facteur central de déstabilisation et de menaces sécuritaires au Sahel

La persistance des camps de Tindouf constitue un facteur central de déstabilisation et d’exacerbation des menaces sécuritaires dans la région sahélo-saharienne, particulièrement en raison des agissements des groupes jihadistes et de la criminalité transnationale, ont mis en garde lundi des experts et des universitaires.

Lors de l’émission "la question du jour" diffusée sur les ondes de la radio Medi 1, ces experts ont souligné le lien étroit entre ces groupes extrémistes, qui font des camps de Tindouf leur principale base-arrière, et les réseaux mafieux de trafic de drogue vers l’Europe, d’une part, et les membres du polisario, de l’autre, pointant du doigt la misère et le désespoir ambiants à Tindouf, ce qui facilite l’infiltration du polisario par d groupes qui exploitent les frustrations des populations des camps.

Dans ce sens, le président de la Fédération africaine des études stratégiques, Mohamed Benhammou, a estimé qu’il existe une responsabilité claire de l’Algérie dans la détérioration des conditions dans les camps et la multiplication des enlèvements des étrangers, puisque ces incidents se produisent sur le territoire algérien, ajoutant que les activités de contrebande (denrées et armes) attribuées aux éléments du polisario ne sont pas chose nouvelle.

Le plus préoccupants est que les camps de Tindouf, dénués de toute légalité, offrent des repaires sûrs aux éléments jihadistes, a-t-il dit, notant que les populations désespérées dans ces camps croient tenir une voie de salut de salut en rejoignant ces groupes.

Pour sa part, le directeur du Centre maghrébin des études stratégiques, Didi Ould Salek, a considéré l’existence des camps de Tindouf, avec le soutien de l’Algérie, comme une menace pour l’ensemble de la région du Maghreb et une aubaine pour les mouvements extrémistes en vue d’élargir leurs activités, soulignant que les pays de la région, dont l’Algérie, doivent changer leurs stratégies quant à la question du Sahara pour contenir le foyer de tension dans la région sahélo-saharienne.

La règlement de la question du Sahara est nécessaire pour faire face au vide dans la région, a-t-il insisté, appelant à une véritable coordination régionale pour faire face à l’infiltration des éléments des groupes jihadistes dans les camps de Tindouf.

Pour Amal Toauil, chef de la division des études africaines au Centre des études politiques et stratégiques Al-Ahram, il existe de nouvelles donnes dans cette région qui nécessitent l’adoption d’approches stratégiques, en particulier de la part de l’Algérie qui soutient le polisario, à la lumière des menaces croissantes de groupes jihadistes contre l’intégrité territoriale des pays.

Concernant le cas du Mali confronté sérieusement à la menace terroriste, les experts ont estimé que la solution militaire pourrait compliquer la situation, notant que les solutions politiques négociées selon une nouvelle approche stratégique et participative est de même à contribuer à la résolution de la crise dans ce pays.

La solution politique devrait tenir compte de la dimension culturelle et religieuse et du développement du conflit, ainsi que de la préservation de la souveraineté du Mali, ont-ils fait observer, soulignant la nécessité d’une prise de conscience du cô té de l’Algérie que la nouvelle donne géopolitique et les menaces des extrémistes requièrent une action collective pour réduire les possibilités d’action de ces groupes.

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