La couche d’ozone « en voie de reconstitution », selon l’ONU
La reconstitution d’ici à quelques décennies de la couche d’ozone protégeant la Terre « est en bonne voie », grâce à l’action internationale concertée contre les substances qui l’appauvrissent, indique un rapport de l’ONU rendu public mercredi.
"Sans le protocole de Montréal et les accords connexes, les niveaux atmosphériques de substances appauvrissant l’ozone auraient pu décupler d’ici à 2050", soulignent les auteurs de cette étude, la première évaluation complète du genre en quatre ans.
Selon le PNUE, le Protocole aura permis d’empêcher 2 millions de cas de cancer de la peau chaque année d’ici à 2030, d’éviter des dommages aux yeux et aux systèmes immunitaires humains et de protéger les espèces sauvages et l’agriculture.
L’élimination progressive des substances appauvrissant l’ozone a eu des retombées positives pour le climat mondial car beaucoup de ces substances sont également de puissants gaz à effet de serre.
Toutefois, les scientifiques mettent en garde contre l’augmentation rapide de certains produits de remplacement, eux aussi de puissants gaz à effet de serre, qui risquent de réduire à néant les acquis obtenus.
"Le succès du Protocole de Montréal devrait encourager la poursuite de l’action, non seulement pour la protection et la reconstitution de la couche d’ozone, mais aussi pour le climat", a affirmé le directeur exécutif du PNUE, Achim Steiner.
La communauté du Protocole de Montréal "dispose de preuves solides de l’importance critique de la coopération et de la concertation au niveau mondial pour assurer la protection de notre patrimoine commun", a-t-il estimé.
De l’avis de Michel Jarraud, patron de l’OMM, l’action internationale en faveur de la couche d’ozone devrait "nous encourager à faire montre du même niveau d’urgence et d’unité pour s’attaquer au défi encore plus grand du changement climatique".
La couche d’ozone devrait retrouver ses niveaux de 1980 d’ici 2050, ou un peu plus tard au-dessus de l’Antarctique où elle devient dangereusement fine chaque année entre mi-août et novembre ou décembre.
Le trou le plus vaste jamais observé représentait une superficie d’environ 30 millions de km2 en 2006, soit plus de 50 fois la France. Il couvre désormais environ 20 millions de km2 mais sa taille varie d’une année sur l’autre, notamment en fonction des températures dans la haute atmosphère.