L’UE invite l’Iran à des discussions sur l’accord nucléaire

L’Union européenne a invité le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif à des discussions avec ses homologues français, allemand et britannique jeudi à Bruxelles sur la préservation de l’accord sur le nucléaire iranien.

Dans un communiqué publié dans la nuit de lundi à mardi, l’UE a proposé ces discussions à M. Zarif, dont la venue en Europe cette semaine était déjà annoncée par Téhéran, au moment où les Etats-Unis pourraient dénoncer dans quelques jours l’accord sur le nucléaire conclu en juillet 2015 entre l’Iran et le Groupe des Six (Allemagne, Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie).

Le communiqué indique que la haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères, Federica Mogherini, "réunira une rencontre avec les ministres des Affaires étrangères des pays de l’E3 – France, Jean-Yves Le Drian, Allemagne, Sigmar Gabriel, et Royaume-Uni, Boris Johnson – et le ministre iranien des Affaires étrangères Jawad Zarif jeudi 11 janvier à Bruxelles".

Selon ce communiqué, "la rencontre aura lieu dans le contexte du travail en cours pour garantir une application complète et sans interruption du Plan global d’action commun" (JCPOA selon l’acronyme anglais, le nom officiel de l’accord sur le nucléaire iranien).

L’Iran a lancé lundi une mise en garde sur l’éventualité d’une sortie des Etats-Unis de cet accord, à quelques jours d’une décision américaine liée à ce dossier.

"La communauté internationale doit se préparer à une possible sortie des Etats-Unis de l’accord nucléaire d’ici quelques jours", a déclaré le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, l’un des principaux négociateurs de cet accord, cité par l’agence de presse officielle iranienne Irna.

"Nous nous sommes préparés à tous les scénarios", a dit M. Araghchi.

L’UE, qui a joué un rôle important dans la conclusion de l’accord de 2015, est intervenue dernièrement auprès de parlementaires américains pour que Washington ne sorte pas de l’accord.

L’accord de 2015 a entraîné la levée d’une partie des sanctions internationales imposées à l’Iran, en échange de garanties apportées par la République islamique sur le caractère exclusivement civil de son programme nucléaire.

Le président américain Donald Trump critique régulièrement cet accord conclu sous la présidence de Barack Obama, qu’il considère comme "l’un des pires" accords jamais conclus par les Etats-Unis, et il a refusé à la mi-octobre de le "certifier".

M. Trump, qui avait néanmoins accepté de renouveler la suspension des sanctions américaines contre le programme nucléaire de l’Iran, a jusqu’à vendredi pour dire s’il souhaite continuer dans cette voie ou non.

Si Washington sort de l’accord, la réponse de l’Iran sera "appropriée et lourde", et "les États-Unis vont certainement le regretter", a menacé lundi le porte-parole de la diplomatie iranienne, Bahram Ghassemi.

"Nous sommes convenus, vu l’importance de l’accord nucléaire et la politique destructive des Etats-Unis, d’avoir des consultations entre l’Iran et les trois pays européens", a déclaré M. Zarif selon l’agence Irna.

Le ministre iranien a qualifié de "sans fondement" des informations selon lesquelles les discussions en Europe allaient porter sur les récents troubles en Iran qui ont fait 21 morts.

Avec afp

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