"La chute de Kadhafi établit désormais un continuum géopolitique proto-démocratique, fragile mais prometteur, allant de l’Egypte au Maroc, à l’exception de l’Algérie, grande perdante de la chute du régime libyen", écrit le chercheur, vendredi, dans une tribune au quotidien économique français "Les Echos".
Cet auteur notamment de "Le monde selon Obama" (2010) et "La norme sans la force" (2008), soutient que "la Libye (de Kadhafi) a toujours été un allié de premier plan du régime algérien, dont l’obsession est de contenir le Maroc". "En 1969, le régime algérien fut le premier à reconnaître le régime de Kadhafi", rappelle le politologue, ajoutant qu’"en 2011, le chef de la diplomatie marocaine (Taieb Fassi Fihri) a été le premier responsable arabe à se rendre à Benghazi après la chute de Tripoli". "Tout est dit", résume-t-il.
Dans sa tribune intitulée "La Libye, révélateur des fractures diplomatiques mondiales", l’auteur soutient que "le dénouement provisoirement heureux de la crise libyenne a confirmé qu’une intervention étrangère couplée à une dynamique locale pouvait faire la différence sur le terrain".
Il relève, toutefois, que "les leçons de cette crise meurtrière sont forcément ambivalentes", évoquant notamment la réaction de la Ligue arabe qui semble être entrée dans une "ère réellement nouvelle", "la ligne de fracture considérable entre l’Occident et les pays émergents que l’on appelle les BRICS" (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud).
"Le premier a, quoi qu’on dise, a adopté une attitude conforme à ses valeurs, malgré d’évidentes arrière-pensées, tandis que le second continue à défendre une définition dépassée de la souveraineté des Etats", ajoute-t-il, en concluant que "la réalité internationale se transforme beaucoup moins rapidement que l’on pense".