L’Organisation des Nations Unies (ONU) a choisi de commémorer cette année la Journée mondiale de la liberté de la presse sous le slogan “L’information comme bien public”, afin de renforcer le rôle essentiel que jouent les médias dans la lutte contre les fake news répandues sur le Coronavirus.
Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), le thème retenu cette année affirme l’importance de défendre l’information comme un bien public et à explorer ce qui peut être fait dans la production, la distribution et la réception de contenu pour renforcer le journalisme et faire progresser la transparence.
La Journée mondiale de la liberté de la presse 2021 mettra en évidence l’importance de l’information au sein de ce nouvel écosystème par la mise en place de mesures visant à assurer la viabilité économique des médias d’information, l’instauration de mécanismes pour assurer la transparence des sociétés Internet ainsi que le renforcement de l’éducation aux médias et à l’information permet au public de reconnaître et de valoriser et défendre le journalisme en tant qu’élément essentiel de l’information considéré comme un bien public.
A cet égard, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a souligné que “les défis mondiaux auxquels nous faisons face durant cette période de pandémie de Covid-19 révèlent que la diffusion d’informations fiables, vérifiées et accessibles à toutes et à tous est essentielle pour sauver des vies et construire des sociétés fortes et résilientes”.
“Durant la pandémie, comme dans d’autres crises, telles que celle de l’urgence climatique, les journalistes et les professionnels des médias nous aident à nous orienter dans un tourbillon d’informations qui nous submergent, en dévoilant les inexactitudes et contrevérités pernicieuses” a affirmé M. Guterres, notant que “dans de trop nombreux pays, ces hommes et ces femmes, rien qu’en faisant leur travail, s’exposent personnellement à de grands risques – restrictions inédites, censure, mauvais traitements, harcèlement ou détention –, allant jusqu’à mettre leur vie en péril. Cette situation ne cesse hélas de se dégrader”.
Les répercussions économiques de la pandémie ont durement touché de nombreux médias, dont la survie même est menacée, a-t-il ajouté, faisant observer que “les budgets s’amenuisent et, avec eux, l’accès à des informations fiables. Dans le vide ainsi laissé s’insinuent rumeurs, contrevérités et opinions extrêmes ou génératrices de dissensions”.
M. Guterres a ainsi exhorté “tous les gouvernements à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour défendre la liberté, l’indépendance et la diversité des médias” car “un journalisme libre et indépendant est notre meilleur allié dans la lutte contre les informations fausses et trompeuses”.
De son côté, la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, a souligné que la pandémie a mis en évidence la nécessité de disposer d’informations fiables, et que “c’est grâce au journalisme indépendant que nous avons pu mieux comprendre cette crise”.
Après avoir indiqué que des journalistes se sont rendus sur le terrain, souvent à leurs risques et périls, pour couvrir les événements liés à la crise sanitaire, la responsable onusienne a noté le rôle essentiel que jouent les journalistes libres et professionnels dans la production et la diffusion d’informations, tout en luttant contre les fausses informations et autres contenus préjudiciables.
L’UNESCO s’emploie à instaurer une plus grande transparence sur les plates-formes en ligne dans des domaines tels que la modération des contenus, tout en respectant les droits de l’homme et les règles internationales en matière de liberté d’expression, a relevé Mme Azoulay, ajoutant que l’Organisation œuvre à doter les citoyens des compétences dont ils ont besoin pour évoluer dans ce nouveau paysage de l’information, et leur permettre d’éviter les tromperies et les manipulations en ligne.
Mme Azoulay a, par conséquent, appelé “chacun et chacune à renouveler son engagement en faveur du droit fondamental à la liberté d’expression, à défendre les professionnels des médias et à se joindre à nous pour garantir que l’information reste un bien public”.
Cette année, la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse mondiale marque également le 30e anniversaire de la Déclaration de Windhoek, rédigée par des journalistes africains militant en faveur d’une presse africaine libre, indépendante et pluraliste lors d’un séminaire organisé à Windhoek par les Nations Unies et l’UNESCO en 1991.
Cette Déclaration est à l’origine de la proclamation du 3 mai comme Journée mondiale de la liberté de la presse par l’Assemblée générale de l’ONU.