Dans son rapport 2018 sur la situation des droits de l’homme dans le monde présenté lors d’une conférence de presse à Paris, HRW affirme que «les autorités algériennes ont continué en 2017 de recourir aux poursuites pénales pour réprimer l’exercice pacifique de la liberté d’expression». Le pays a également maintenu l’interdiction des manifestations à Alger, note l’ONG, précisant que les autorités algériennes «violent régulièrement le droit à la liberté de réunion».
«L’interdiction des manifestations à Alger est strictement appliquée par les autorités qui mobilisent des policiers en grand nombre pour faire obstacle aux manifestations et arrêter les participants», souligne le rapport, relevant que plusieurs organisations algériennes de défense des droits humains sont condamnées au mutisme.
S’agissant de la Liberté d’expression, le rapport note qu’en 2017, les autorités «ont poursuivi un certain nombre d’Algériens en justice pour avoir tenu des propos critiques à leur égard».
L’ONG relève, par ailleurs, le traitement inhumain infligé par l’Algérie aux migrants subsahariens, rappelant que «d’août à octobre 2017, les autorités ont rassemblé plus de 3.000 migrants de différentes nationalités d’Afrique sub-saharienne qui vivaient à Alger et dans ses environs et les ont emmenés en bus à 1.900 kilomètres vers le sud jusqu’à un camp à Tamanrasset d’où certains ont été transférés en bus au Niger». Parmi les personnes "transportées de force" à Tamanrasset, se trouvaient des migrants qui vivaient et travaillaient en Algérie depuis des années, ajoute le rapport. HRW note également que l’Algérie a continué en 2017 à ne pas satisfaire à des demandes de visite du pays présentées de longue date par le Conseil des droits de l’Homme (CDH), notamment pour "les rapporteurs spéciaux sur la torture, sur les droits humains dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, et sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires et arbitraires, ainsi que pour le Groupe de travail sur les disparitions forcées et involontaires".