Afin de tourner la page de la très controversée réforme des retraites et calmer la colère des opposants à la réforme, la cheffe du gouvernement, Elisabeth Borne, a dévoilé, mercredi, sa feuille de route pour les « cent jours d’apaisement » et « d’action » décrétés par le président de la république, Emmanuel Macron, en écartant le sujet le plus clivant dans l’immédiat, une loi sur l’immigration.
Dans un tweet, le chef de file de La France Insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, a demandé au gouvernement de « partir lui et ses réformes ». « Quand un gouvernement ne peut plus gouverner, même pour des décisions stupides, faute de majorité, c’est qu’il doit s’en aller lui et ses réformes », a écrit le leader insoumis en écho au report du projet de loi immigration.
Pour le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) Olivier Faure, Mme Borne a présenté « une feuille de route accidentée », « sans souffle, ni moyens d’agir seule ».
De son côté, le secrétaire national du Parti communiste français (PCF), Fabien Roussel, a dénoncé « beaucoup de bla-bla pour rien ». « Rien sur les salaires, rien sur les retraites (..)! », a-t-il tweeté.
Le député Les Républicains (LR), Aurélien Pradié, a, pour sa part, estimé que « le niveau d’impuissance et de renoncement de la Première ministre est terrifiant. Elle renonce sur tout. Sur l’immigration, sur le partage de la valeur, sur les grandes urgences du pays, sur l’usage du 49-3″.
Quant à la présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen, elle a estimé qu’ »il n’y a plus de gouvernement, seulement une administration des affaires courantes ».
D’après le chef de file des députés socialistes, Boris Vallaud, « la crise en France n’a pas un problème d’agenda, elle a un problème politique ».
Dans le cadre des « 100 jours d’apaisement et d’action », voulus par Emmanuel Macron, Mme Borne a détaillé dans sa feuille de route la série de mesures qui vont être prises par le gouvernement. Plusieurs chantiers prioritaires ont été établis, notamment atteindre le plein emploi, réindustrialiser la France, planifier et accélérer la transition écologique et bâtir de nouveaux progrès et refonder les services publics.
La cheffe du gouvernement a aussi annoncé que le projet de loi sur l’immigration ne serait finalement pas présenté dans l’immédiat, faute de majorité, repoussant à l’automne un hypothétique texte aux contours vagues.
Depuis le début du mouvement de contestation contre la très décriée réforme des retraites en janvier, des centaines de milliers de Français ont défilé sur plusieurs semaines dans des manifestations massives dans tout le pays.
Alors que les grèves reconductibles se poursuivent depuis le 7 mars, l’intersyndicale, réunissant les principaux syndicats du pays, a appelé à faire du 1er mai, fête du travail, « une journée de mobilisation exceptionnelle et populaire » contre l’impopulaire réforme des retraites, promulguée à la mi-avril.