Ces données combinées mettent à mal les ambitions de la droite espagnole de reprendre un pouvoir qu’elle a perdu en 2004, notamment en raison de ses atermoiements lors des attentats terroristes de Madrid. A l’époque, le PP conduit par le galicien Mariano Rajoy devait rempiler face à un José Luis Zapatero jugé encore trop tendre par les électeurs espagnols. Mais la mauvaise gestion des attentats et la précipitation avec laquelle le gouvernement avait désigné l’ETA avait contribué à faire basculer l’élection, projetant des socialistes surpris de leur bonne fortune à la tête du gouvernement.
A l’époque, c’est semble-t-il les services de renseignements du pays -le CNI- qui auraient transmis l’information selon laquelle l’ETA pourrait être impliquée, poussant ainsi à la faute José Maria Aznar, alors président du conseil, qui mettra en cause publiquement l’organisation séparatiste basque. Cette « bourde » avait pénalisé le PP qui devait par la suite perdre les élections. Depuis, des sources bien informées à Madrid confirment que le CNI se sent redevable envers le Partido Popular, sans oublier qu’une écrasante majorité des agents, bien que se défendant de toute appartenance politique, sont plutôt à droite de l’échiquier politique.
En cela, les espions ne dérogent pas à l’histoire de leur service, qui était réputé pour être un bastion de franquistes indécrottables. Le CNI n’hésiterait donc pas à donner quelques « coups de main » discrets en faveur de la droite, notamment en organisant des fuites dans la presse visant à importuner la gauche et à faciliter la tâche aux amis de Mariano Rajoy.