D’après la page « facebook » du CNLD, le tribunal de Bordj Bou Arreridj, près d’Alger, a infligé à Chems Eddine Laalami, dit Brahim, une peine de deux ans de prison ferme, assortie d’une amende de 200.000 dinars (1.250 euros).
En détention provisoire depuis le 9 septembre 2020, M. Laalami (29 ans) est poursuivi pour « offense au président de la République », « outrage à corps constitué » et « publication de fausses informations ».
Le parquet avait requis quatre ans de prison ferme et une amende de 500.000 dinars.
Selon Me Mounir Gharbi, avocat et membre du collectif de défense de l’accusé, le procès a été boycotté par la défense car « il n’y avait pas les garanties d’un procès équitable ».
M. Laalami, qui a refusé d’être jugé par visioconférence, avait été condamné en juillet à 18 mois de prison ferme pour, entre autres, « outrage à corps constitués » et « outrage à fonctionnaire ».
Le militant avait été à nouveau interpellé le 8 septembre, quelques jours après avoir été libéré à la suite d’une réduction de peine.
Brahim Laalami avait déjà été condamné à trois ans d’emprisonnement lors de précédents procès.
Cette nouvelle condamnation, qui survient à une semaine du deuxième anniversaire du Hirak, le soulèvement populaire déclenché le 22 février 2019, qui a chassé le président Abdelaziz Bouteflika du pouvoir après 20 de règne, « confirme nos craintes: Brahim Laalami est victime d’un acharnement judiciaire », a dénoncé Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme.
Selon un dernier décompte du CNLD, une centaine d’Algériens croupissent dans les prisons pour leurs opinions.
Ces Algériens sont détenus pour des motifs liés généralement à des publications sur les réseaux sociaux ou en relation avec les manifestations, a précisé le Comité.
D’après la même source, certains d’entre ces détenus, répartis sur 32 wilayas, sont sans procès depuis plusieurs mois.
Dernièrement, le Pacte pour l’Alternative Démocratique (PAD), un rassemblement de différents partis politiques, associations et membres de la société civile en Algérie, avait dénoncé « une répression féroce » des droits de l’Homme dans le pays.
Il s’agit d’ »une répression féroce qui n’épargne désormais aucune catégorie de la société : avocats, journalistes, partis politiques, chômeurs et femmes », ont déploré ce collectif, constitué dans la foulée du mouvement populaire et regroupant notamment le Parti du Travail, le Parti socialiste des travailleurs, le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie, l’Union pour le Changement et le Progrès, le Mouvement Démocratique et Social et le Front des Forces Socialistes, ainsi que la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme.
Pour sa part, le Collectif des amis du Manifeste pour l’Algérie nouvelle (CAMAN) avait condamné la répression et l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire contre les militants du mouvement de contestation populaire « Hirak ».
Le Collectif a appelé à l’arrêt de toutes les poursuites contre les militants et la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus politiques ainsi que leur réhabilitation juridique, sociale, matérielle et morale.