Pour le journaliste espagnol, Ignacio Marin Oro, certains médias ibériques "n’ont eu aucune scrupule à dénaturer la vérité suite aux incidents qui se sont produits à Laâyoune lors du démantèlement du campement de Gdem Izik, n’hésitant pas à exploiter des images d’enfants palestiniens victimes du conflit au Proche-Orient ou encore d’images empruntées à un crime crapuleux commis dans la ville marocaine de Casablanca ». "Il n’est pas de doute que cette presse qui ne respecte nullement la moindre éthique ou la déontologie journalistique fait honte à la presse internationale et particulièrement européenne », a-t-il déploré. Dans pareils cas, a-t-poursuivi, le journaliste professionnel doit avoir une vision critique et le recul nécessaire dans la recherche de la vérité. »Il est également tenu de donner la parole aux différentes parties en conflit et de présenter leurs arguments et points de vue en toute fidélité et objectivité », a-t-il insisté.
De son côté, le responsable de la communication et des droits de l’homme de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), M. Ernest Sagaga a souligné que la »vérité a été la première victime de ce traitement partial et dénaturé par certains médias européens des événements qui se sont produits à Laâyoune ». Il a, de même, condamné l’exploitation des médias, tenus de rapporter fidèlement les faits et la réalité, à des fins de propagande de parties bien déterminées, se disant choqué par la falsification des images qui n’ont aucun rapport avec les incidents de Laâyoune. Qualifiant de "très graves » ces pratiques qui "ne font pas honneur à la profession", M. Sagaga a rappelé que le FIJ a dénoncé ce dérapage et l’exploitation de photos qui ont été diffusés par une organisation pro-polisario avant d’être reprises par les médias espagnols. Il a appelé les médias notamment européens à redoubler de vigilance et à éviter d’attiser un conflit qui n’a que trop duré.
Abondant dans le même sens, la juriste française, Mme Latifa Ait Baala a condamné la dérive de ces médias qui »ont fait la part belle à la surenchère et à la désinformation », assurant que »la vérité finira par éclater et que la crédibilité de ces médias sera mise à mal ». Le traitement partial des incidents tragiques de Laâyoune, qui ont coûté la vie à plusieurs membres des forces de l’ordre marocaines, soulève beaucoup de questions quant à "l’émancipation des médias par rapport au monde politique », a-t-elle, en outre, fait remarquer, appelant au »respect de la déontologie journalistique et de la vérité loin de toute considération politique ».
Lors de cette conférence de presse, deux membres de la famille des victimes du crime de Casablanca ont condamné l’exploitation de la photo prise sur la scène du crime et qui a été présentée par les médias espagnols comme étant celle de victimes des événements de Laâyoune. Larmes aux yeux, ils ont exprimé leur choc à la vue de ces images qui les ont replongés dans un chagrin profond et un traumatisme, leur faisant revivre les premiers moments de ce crime crapuleux, alors que la plaie ne s’est pas encore cicatrisée. Tout en dénonçant l’utilisation de ce cliché visant à porter atteinte à leur pays, ils ont, en outre, fait savoir qu’ils vont intenter un procès contre ces médias qui »n’ont pas tenu compte des sentiments des proches des victimes, faisant fi des principes de la déontologie journalistique ».
Cette conférence de presse a été marquée par la projection de quelques extraits de reportages et de photos utilisées par ces médias dans le cadre de leur couverture "partiale et orientée » des événements de Laâyoune contre le Maroc. Ont notamment assisté à cette rencontre le président du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) et vice-président de la FIJ, M. Younes Moujahid et le président du syndicat des journalistes palestiniens, M. Abdel Nasser Najjar.