Des milliers de personnes ont commencé dès le matin à converger vers l’emblématique place Tahrir et ses environs, dans le centre du Caire, où d’autres ont passé la nuit.
D’autres manifestants, jeunes pour la plupart, se sont rassemblés devant le palais présidentiel à Héliopolis et le palais de justice au centre du Caire, ainsi que dans les places des villes de Port-Saïd, Kafr Cheikh et Menoufia.
Organisées sous le signe "Vendredi du jugement du régime", ces manifestations et marches interviennent pour réclamer la dissolution de la confrérie des Frères Musulmans, le jugement de ses dirigeants, le limogeage du procureur général et la libération immédiate des détenus politiques.
Depuis cinq jours, les habitants de Port-Saïd poursuivent leur mouvement de protestation pour réclamer justice après la mort de manifestants le mois dernier lors d’émeutes dans cette ville située au débouché du canal de Suez sur la Méditerranée.
Les usines de la ville ont été paralysées par ce mouvement de protestation et les écoles étaient vides, de nombreux enseignants et élèves s’étant joints à la protestation.
Les émeutes de la fin janvier ont éclaté après la condamnation à mort de 21 personnes, des supporters du club de football Al Masri de Port-Saïd, mises en cause dans une bousculade qui a fait 74 morts en février 2012 dans le stade de la ville.
Pour endiguer ces violences, le président Mohamed Morsi avait alors décrété l’état d’urgence pour trente jours dans trois provinces le long du canal.
Les manifestants, qui avaient déjà organisé des rassemblements de moindre importance ces derniers jours, accusent le gouvernement de rester sourd à leurs revendications et promettent de poursuivre leur campagne de "désobéissance civile".
Ils exigent la désignation d’un juge neutre pour enquêter sur les morts de janvier. Ils réclament aussi la démission du gouverneur provincial et du ministre de l’Intérieur.
Pour tenter de calmer les esprits, Mohamed Morsi a présenté lundi soir au Conseil de la Choura un projet de loi visant à rendre à Port-Saïd son statut de zone de libre-échange et pour réserver chaque année 400 millions de livres égyptiennes (44 millions d’euros) des revenus du canal au développement des villes situées sur son tracé.