Comment faire les bébés?
Dans un cas sur cinq, les couples qui n’arrivent pas à faire d’enfant ne font tout simplement pas l’amour au bon moment. Voici quelques conseils d’un gynécologue-obstétricien pour augmenter ses chances de devenir parents.
Pour être beaucoup plus précise, la femme peut réaliser une courbe de température sur trois mois, à débuter le premier jour de ses règles. Chaque matin, toujours avant de se lever, et si possible à la même heure, elle doit prendre sa température toujours au même endroit (sous le bras, par voie rectale ou buccale) et avec le même thermomètre. Elle pourra ainsi identifier deux parties de son cycle: la phase hypothermique (environ deux semaines pendant lesquelles elle a en général moins de 37) et la phase hyperthermique (qui dure 12 à 14 jours et où elle a en général plus de 37). Le dicalage entre les deux phases n’est que de 0,3 à 0,5.
L’ovulation se produit à la fin de la phase hypothermique. Mais attention: "la période la plus fertile de la femme se termine le lendemain de l’ovulation", souligne le Dr Guilherme. Donc "il faut avoir des rapports un peu avant".
En effet, "les spermatozoïdes peuvent survivre plusieurs jours dans les voies génitales féminines" alors que "l’ovule ne survit que 24 heures après l’ovulation", insiste le gynécologue. C’est donc mieux si les spermatozoïdes se trouvent déjà sur place.
Ne maîtrisant pas ces subtilités chronologiques, "20% des couples ont eu des difficultés de conception à cause d’un mauvais timing des rapports sexuels".
Une fois le moment propice identifié, s’il faut certes passer à l’action, il n’est nul besoin de s’épuiser en galipettes. "Ce n’est pas la peine d’avoir beaucoup de rapports dans la journée", note l’ancien chef de clinique des hôpitaux de Paris. "C’est une fausse idée: plus un homme a de rapports dans la journée, moins son sperme est concentré en spermatozoïdes". Selon lui, cinq ou six rapports donnent le même résultat qu’un seul.
Contrairement à une idée reçue, le fait d’avoir pris la pilule ne diminue pas la fécondité, assure le médecin.
Pour la conception, il n’y a pas de position recommandée. L’important est que les spermatozoïdes soient déposés "au fond du vagin, à proximité du col utérin". Il est inutile également de faire des acrobaties après l’acte pour conserver tout le sperme. "Seulement une toute petite partie du sperme s’écoule donc il en reste suffisamment", assure le médecin. "Si on fait le poirier, ça ne change rien".
Il n’existe pas d’aliment qui aide à la fécondation. La femme peut tout de même adopter "un régime alimentaire équilibré et plutôt riche en folates", que l’on trouve par exemple dans les légumes verts, et ce pour éviter les malformations de l’embryon et les fausses couches, conseille le Dr Guilherme.
"L’âge des partenaires conditionne largement la fécondité", rappelle-t-il par ailleurs. Pour l’homme comme pour la femme, la fécondité est maximale autour de 24 ans. Mais pour la femme, elle décline fortement à partir de la trentaine: à 35 ans, elle se situe à moins de la moitié de ce qu’elle était à 24 ans.
Un couple qui ne parvient pas à concevoir du premier coup n’a pas à s’affoler, du moins pas tout de suite. Il est généralement conseillé de ne consulter un gynécologue qu’au bout de deux ans si les partenaires ont moins de 30 ans, au bout d’un an s’ils sont plus âgés – et notamment si c’est la femme qui a dépassé cet âge fatidique.
Lors de la première consultation, après avoir posé de nombreuses questions au couple, le médecin réalise un examen clinique de la patiente, il peut prescrire un spermogramme au conjoint, et il fixe un nouveau rendez-vous trois mois plus tard pour réévaluer la situation et envisager les diverses solutions – qui ne passent pas forcément par la procréation médicalement assistée. Certaines femmes ont du mal à tomber enceintes car elles souffrent de diabète ou de troubles hormonaux et le simple fait de traiter ces pathologies peut aider leur projet de maternité.
"Un couple sur sept consultera dans sa vie pour des difficultés à concevoir", précise le Dr Guilherme. L’infertilité est d’origine féminine dans 35% des cas, masculine dans 25% et mixte dans 35% des cas, les cinq autres pour cent restant inexpliqués.