Les “cent jours”, annoncés par le chef de l’État au lendemain de la promulgation de la très impopulaire réforme des retraites comme un défi pour repartir de l’avant, étaient un “leurre”, relève le journal dans une chronique sous le titre “les ressorts d’une improbable remontada”.
Ces “cent jours” ne concernaient pas directement la première ministre Elisabeth Borne, car ils s’appliquaient au chef de l’État lui-même, “obligé de mouiller sa chemise pour conserver les mains libres le plus longtemps possible”, soutient-on, ajoutant que depuis la mi-avril, Emmanuel Macron tente “la remontada de la dernière chance”.
Rappelant que ce n’est certes pas la première fois que la relation d’Emmanuel Macron avec les Français est aussi dégradée, la chroniqueuse Françoise Fressoz estime, toutefois, que le contexte politique cette fois-ci est encore “plus inquiétant” que lors du mouvement des »gilets jaunes », pointant le fonctionnement institutionnel contesté avec la polémique déclenchée par l’utilisation de l’article 49.3 pour faire passer la réforme des retraites.
“Aux grands brûlés de la politique, il est d’ordinaire conseillé de ne pas s’exposer directement et de mettre la pédale douce sur les réformes. Emmanuel Macron a fait tout le contraire”, relève-t-on.
Selon le quotidien, si depuis la mi-avril, le chef de l’État est partout (dans les usines, les lycées professionnels, au sommet Choose France, à VivaTech, au Bourget, dans les journaux…), “prêt à mettre un coup d’accélérateur sur toutes les réformes qui préparent l’avenir”, cette surexposition a constitué une indéniable prise de risque, en particulier au début, lorsque les casserolades organisées par la gauche maintenaient la colère intacte sur le terrain.
Le principal enjeu des “cent jours” a été d’effacer cette période du début du second mandat avec un chef de l’État apparu désorienté, note l’auteure de la chronique, estimant qu’après une campagne présidentielle dominée par des coups tactiques destinés à affaiblir la droite et à contrer la progression de Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron a peiné à imprimer une direction claire à son second mandat.
D’après Le Monde, après la très décriée réforme des retraites, l’objectif proclamé du plein-emploi avait cependant peu de chances de faire mouche dans l’opinion s’il ne s’accompagnait pas de gestes plus inclusifs, relevant qu’un peu moins d’un mois avant l’échéance du 14-Juillet, les spéculations autour du prochain remaniement ministériel décrivent assez fidèlement la position du chef de l’État, qui est loin d’avoir reconstitué son jeu.