Arrestations dans les milieux islamistes en France
Douze personnes arrêtées du côté de Marseille et Bordeaux dans le cadre de la lutte antiterroriste.
Découverte. Ce Franco-Algérien, né à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), y vivait avant de partir au jihad (guerre sainte). Selon un officier, ce jeune homme «est allé s’entraîner un an et combattre en zone afghano-pakistanaise, au sein de tribus liées à Al-Qaeda, et contre les forces internationales, notamment françaises». Il a été identifié à son retour en Europe et intercepté en Italie. Il devrait être extradé. La découverte, dans ses affaires, des coordonnées de trois personnes du sud de la France a abouti à leurs arrestations, soi-disant «directement liées à la lutte antiterroriste», selon le ministre de l’Intérieur. Mais celles-ci sont «peut-être plus limitées», relativise un enquêteur. Il pourrait s’agir de «fourniture de faux papiers» ou d’«une filière d’immigration clandestine».
Par ailleurs, neuf islamistes ont été arrêtés vers Marseille et Avignon. Ils auraient entretenu des relations «dangereuses» avec un détenu condamné dans une affaire de terrorisme. Ils ont été placés en garde à vue à Marseille, dans le cadre d’un dossier judiciaire pour «association de malfaiteurs liée à une entreprise terroriste».
Lors de la séance des questions d’actualité à l’Assemblée nationale, Brice Hortefeux a répété hier «qu’il existe actuellement en Europe et en France une menace terroriste», mais qu’il «ne faut ni la surestimer, ni la sous-estimer».
Le ministre de l’Intérieur doit se rendre jeudi à Luxembourg pour «faire le point» de la situation avec ses homologues européens. Il a indiqué que «les pays occidentaux [en] sont tous conscients» mais qu’il ne faut pas en rajouter : «Notre rôle, c’est d’informer sans alarmer et notre devoir est de ne pas exagérer et ne pas non plus être dans le déni de réalité.»
«Stratégie». Pourtant, la médiatisation par le gouvernement de ces risques d’attentats en France a suscité maintes critiques de la part de responsables politiques. L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin a ainsi déploré «une stratégie de la tension». La socialiste Ségolène Royal a jugé qu’elle relevait d’une «part de mise en scène» et Marine le Pen (FN) a évoqué une «diversion». La publicité autour de ces menaces et la vigilance accrue provoquent des alertes à la bombe et au colis suspect, en pagaille.