Algérie : non-lieu pour Mohamed Hasseni et réchauffement des relations avec la France?

Le réchauffement des relations entre Alger et Paris avait apparemment un prix : Un non-lieu pour Mohamed-Ziane Hasseni, ce diplomate algérien soupçonné d’avoir organisé l’assassinat en avril 1987 à Paris de Ali Mécili, porte parole de l’opposition algérienne et avocat français inscrit au barreau de Paris.

Algérie : non-lieu pour Mohamed Hasseni et réchauffement des relations avec la France?
L’ambassadeur de France en Algérie Xavier Driencourt a reconnu que cette affaire avait empoisonné les relations entre Alger et Paris. « Je crois que dans l’esprit des Algériens ce dossier constituait un obstacle pour une visite d’État”, a-t-il dit, lors d’une rencontre mercredi avec la presse algérienne.

Objet d’un mandat d’arrêt international émis en décembre 2007 par le juge Thouvenot et arrêté le 14 août à l’aéroport de Marseille à son arrivée d’Alger, Mohamed Ziane Hasseni a été formellement reconnu par un ex-colonel des services secrets algériens, Mohamed Samraoui, comme l’homme qui, en sa présence, avait versé à Amellou, le tueur de Ali Mécili, une partie de l’argent de son « contrat » dans un hôtel algérien à l’été 1987.

Le 31 août dernier, la cour d’appel de Paris prononça un « non-lieu » en faveur de Mohamed Ziane Hasseni, devenu depuis directeur de protocole au ministère algérien des Affaires étrangères.

«Il est temps d’insuffler un nouveau rythme, un nouveau cours aux relations algéro-françaises. Nous devons sortir de cette période de crispation », a-t-il dit. "Le non-lieu de Hasseni est un élément important de ce nouveau rythme", commente vendredi le journal "Liberté".

Les premiers gestes de la France pour décrisper les tensions avec Alger, notamment, la rencontre de Claude Guéant, Secrtétaire général de l’Elysée, avec le Premier ministre algérien, « ont été suivies du non-lieu dont a bénéficié Mohamed-Ziane Hasseni et de la désignation récente de Jean-Pierre Raffarin. Ce sont autant d’éléments positifs qu’il faut exploiter. Nous devons donc aller de l’avant après cette période difficile», a laissé entendre l’ambassadeur français, dont les propos ont été largement repris par la presse algérienne.

Sur la proposition de loi relative à la “criminalisation de la colonisation”, l’ambassadeur a toutefois noté que « si ce texte était voté, cela ne faciliterait pas les relations bilatérales ». « Nous respectons la souveraineté du parlement algérien de voter tel ou tel texte, mais nous restons attentifs à cela ».

L’ambassadeur a également tenu à clarifier le rôle que jouera l’ancien Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin. «Il faut être très précis, j’ai lu dans la presse que M. Raffarin a été nommé «Monsieur Algérie» et qu’il aurait beaucoup de sujets à traiter : question de visas, émigration, questions relatives à la mémoire, etc. Ce n’est pas la réalité », indiquant que « La lettre de mission de M. Raffarin, signée par le président Sarkozy, est précise. Elle consiste à ordonner la coopération économique franco-algérienne ainsi que le développement des investissements français en Algérie et algériens en France. Il a le rôle de facilitateur».

L’ambassadeur de France à Alger a rappelé qu’un certain nombre de projets français en Algérie dans l’industrie pharmaceutique, l’automobile, le ciment, les banques, les assurances, qui datent de plusieurs années, « ne se sont pas réalisés en raison de difficultés et d’obstacles ».
«La relation entre la France et l’Algérie est un contexte très politique. Quand le contexte va mieux, l’économie va mieux.», a ajouté Xavier Driencourt

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