"L’indépendance, nous l’avons arrachée, la liberté on l’attend toujours", déclare Abdelmadjid Azzi, un ancien combattant de la wilaya III, en Kabylie, région montagneuse à l’est d’Alger qui a abrité d’important maquis de l’Armée de libération nationale (ALN).
"Nous pensions que l’Algérie allait être un pays démocratique où les citoyens pourraient s’exprimer librement. Les hommes qui ont pris les armes contre la France et la population, sur lesquels avait s’était reposé le poids de la guerre, ont été écartés" des décisions politiques, regrette encore M. Azzi.
Plusieurs figures de la lutte pour l’indépendance n’ont pas occupé de fonctions politiques après 1962, la plupart ayant fait les frais de la lutte pour le pouvoir entre l’Etat-major général (EMG), le commandement de l’ALN basé aux frontières Est et Ouest de l’Algérie, et le Gouvernement provisoire de la république algérienne (GPRA) qui a conduit les négociations avec la France.
L’ancienne combattante Louisette Ighilhariz abonde dans le même sens: un demi-siècle après l’indépendance, "le pays est livré à la mauvaise gestion et la corruption".