La commémoration de cet événement, qui coïncide avec le 16 novembre de chaque année, est l’occasion également de souligner l’engagement des différents pays et peuples en faveur des principes d’ouverture sur les différentes cultures et civilisations et l’attachement aux valeurs d’échange, de cohabitation et de tolérance, tels que définis dans la Déclaration de principes sur la tolérance, adoptée en 1995 par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).
En vertu de cette déclaration, la tolérance est définie comme étant « le respect, l’acceptation et l’appréciation de la richesse et de la diversité des cultures de notre monde, de nos modes d’expression et de nos manières d’exprimer notre qualité d’êtres humains ».
A cet égard, Mustapha Bouhandi, enseignant-chercheur en religions comparées à la Faculté des lettres et des sciences humaines de l’Université Hassan II de Casablanca, a indiqué que le Royaume a déployé de grands efforts dans la diffusion des valeurs de tolérance et de cohabitation, que ce soit sur les plans religieux, social ou économique.
Le Maroc « est un pays de tolérance par excellence, notamment dans les domaines religieux et culturel, comme en témoigne le fait qu’il abrite d’importantes communautés juives et chrétiennes », a ajouté M. Bouhandi, qui est également directeur du Centre Adyan de recherche et de traduction à Mohammedia.
A cet égard, il a précisé que le Royaume « dont la politique est basée sur l’ouverture aux autres, a déployé d’énormes efforts pour régler ou atténuer l’intensité de nombre de conflits régionaux et internationaux, comme c’est le cas pour la question palestinienne ».
Après avoir mis l’accent sur les différents aspects de la cohabitation religieuse et culturelle et de la tolérance ayant marqué l’histoire du Maroc, notamment « la vie décente dont jouissaient les Marocains de confession juive aux côtés de leurs frères marocains musulmans et la participation des deux communautés à la réalisation d’un ensemble de projets et d’initiatives dans les domaines commercial, économique, social et humanitaire », l’enseignant-chercheur a souligné que les valeurs du vivre-ensemble et de tolérance au Maroc, « ne sont pas seulement des slogans brandis et ressassés, mais plutôt des pratiques concrètes sur le terrain, prouvées par l’expérience à travers les ans ».
Pour cet universitaire, la célébration de la Journée internationale de la tolérance intervient cette année dans un contexte « caractérisé par une violence extrême et diverses manifestations d’intolérance entre les peuples, les individus et les communautés en général, au nom de la religion et de la consécration des valeurs démocratiques ».
De son côté, Ahmed Boukili, enseignant-chercheur en pensée islamique et dialogue des civilisations à la Faculté des lettres et des sciences humaines de l’Université Mohammed V de Rabat, a qualifié le Royaume de « modèle en matière de culture de tolérance en vertu du contexte historique qui a façonné l’identité spirituelle et culturelle de la nation marocaine ».
M. Boukili a également noté que grâce à l’emplacement géographique du Royaume, la nation marocaine « est l’héritière civilisationnelle de l’expérience typique andalouse », ajoutant que la proximité avec l’Europe « fait du Maroc un pont de communication culturelle avec l’Europe ».
A ses yeux, le modèle marocain en la matière « présente au monde une image lumineuse du message éternel de l’Islam, le message d’amour, de fraternité humaine et de tolérance entre les religions ».
Au Maroc, les mosquées et les églises se côtoient dans une atmosphère pleine de respect pour toutes les croyances sans aucun conflit ethnique, sectaire ou religieux, a-t-il dit.
Rappelant l’accueil réservé par le Commandeur des Croyants, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, à Sa Sainteté le Pape François lors de sa visite au Maroc en mars 2019, il a considéré cette audience « comme l’un des plus merveilleux exemples du véritable rôle de tolérance face à toutes les formes de violence, de terrorisme, de haine au nom de la religion ».
M. Boukili s’est par ailleurs arrêté sur « les rôles pionniers de la nation marocaine dans le domaine de la diplomatie spirituelle afin que le message des religions reste un message de tolérance et d’éducation aux valeurs de l’Islam ».
Quant à l’universitaire, penseur et écrivain Idriss Al-Kanbouri, il a indiqué que le Maroc est historiquement connu pour son rôle fondamental dans la diffusion des valeurs de paix, du vivre-ensemble et de tolérance, et constitue « une plateforme essentielle pour la diffusion de la religion islamique notamment au niveau des pays africains ».
M. Al-Kanbouri, qui est également chercheur en science des religions comparées, a poursuivi que le Royaume s’est distingué en matière de diffusion de la culture de paix et de tolérance en accueillant un nombre important de rencontres et de manifestations internationales y afférentes, une confirmation, selon lui, que le Maroc est « une terre de convergence des civilisations, des cultures et des religions ».
Les pays du monde entier commémorent cette année la Journée internationale de la tolérance dans un climat marqué par la recrudescence de la violence et de l’intolérance dans plusieurs régions du monde, comme c’est le cas au Moyen-Orient, a-t-il par ailleurs déploré.
Compte tenu de la place de choix qu’il occupe dans le domaine de la tolérance religieuse et du dialogue des civilisations, le Royaume a abrité ces dernières années plusieurs conférences et événements internationaux et régionaux liés à la diffusion des valeurs de tolérance et du vivre-ensemble, tels que le Forum de l’Alliance des civilisations.
Les travaux de cet événement, organisé à Fès en novembre 2022, ont abouti à la publication d’une déclaration considérée par le Haut-Représentant pour l’Alliance des civilisations des Nations Unies, Miguel Angel Moratinos, comme étant une « feuille de route pour la communauté internationale », notant que le modèle marocain « devrait être une source d’inspiration pour tous ».
La ville de Marrakech a pour sa part abrité, du 13 au 15 juin 2023, la Conférence parlementaire sur le dialogue interconfessionnel qui fut un moment fort pour les parlementaires, les responsables de la chose religieuse et les acteurs communautaires des différents continents du monde pour engager un débat serein et responsable sur les questions du dialogue interreligieux, de la cohabitation et de l’acceptation de la différence.
Le Royaume joue en outre un rôle essentiel dans les domaines du maintien des forces de la paix et de la résolution des conflits, ainsi que dans les efforts collectifs visant au maintien de la paix en apportant une contribution importante et précieuse à de nombreuses opérations de maintien de la paix, notamment en Afrique, dans le cadre du soutien continu du Maroc à la cause de la paix dans le monde, saluée à de nombreuses reprises par les Nations Unies.