Ces mutations se dressent comme de nouveaux tests pour la scène politique et plus particulièrement pour les partis politiques et leur capacité à suivre le rythme de ces changements, dans un contexte mondial en perpétuel mouvement.
En effet, à la lumière de ce contexte particulier, les partis politiques sont appelés à déployer une action innovante, en enrichissant le débat politique publique et en proposant des solutions à même de répondre aux attentes des citoyens.
Approché par la MAP, le professeur des Sciences politiques et de Droit Constitutionnel à l’université Cadi Ayyad de Marrakech, Mohamed El Ghali, a relevé que cette nouvelle rentrée politique est « parsemée de divers défis intérieurs et extérieurs, ce qui incite les partis politiques à innover face aux mutations survenues sur les scènes nationale et internationale ».
Les partis politiques sont appelés plus que jamais à redoubler d’efforts en vue d’apporter des réponses claires aux attentes et aspirations des citoyens, a-t-il estimé, soulignant que les discours Royaux étaient clairs et explicites à ce sujet en appelant à la nécessité d’apporter un nouveau souffle aux partis politiques et par extension, au processus de construction et de développement du Royaume.
Dans ce sens, M. El Ghali a souligné que la classe politique, en tant qu’acteur principal dans la gestion des affaires publiques, est tenue de suivre le rythme des évolutions nationales et internationales à la lumière de la nouvelle rentrée politique, dont l’agenda promet d’être chargé.
Les partis politiques représentés au Parlement – majorité et opposition – entament cette nouvelle rentrée politique, un an après les élections et la mise en place d’un nouveau gouvernement, a-t-il fait remarquer, mettant en avant les différents enjeux auxquels sont confrontés les partis politiques ainsi que l’exécutif.
De son côté, le professeur à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de l’Université Mohammed V de Rabat, Abdelhafid Adminou, a déclaré que les partis de la majorité sont tenus à faire avancer l’action gouvernementale et à renforcer la coordination de leurs activités, notamment sur le plan législatif, indiquant que les partis politiques sont appelés à mettre en œuvre leurs programmes électoraux, ainsi que le programme gouvernemental présenté aux citoyens.
Les partis politiques, poursuit l’universitaire, sont amenés à relever un tout autre défi, qui consiste à développer davantage la communication, en explicitant lors des manifestations et meetings régionaux les mesures mises en place par le gouvernement.
En outre, les partis de l’opposition sont appelés à « devenir une force de pression au sein de l’institution législative », particulièrement dans la Chambre des représentants, conformément à l’article 10 de la Constitution, qui stipule que la Constitution garantit à l’opposition parlementaire un statut lui conférant des droits à même de lui permettre de s’acquitter convenablement de ses missions afférentes au travail parlementaire et à la vie politique.
A noter que plusieurs partis politiques représentés au parlement préparent leurs congrès nationaux, un an après les élections du 8 septembre 2021.
Ainsi, l’Union Constitutionnelle (UC) devra tenir son sixième Congrès national, les 1er et 2 octobre 2022 à Casablanca, le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) prépare son congrès national, prévu du 11 au 13 novembre prochain à Bouznika, tandis que le 14ème Congrès national du parti du Mouvement Populaire est prévu fin novembre 2022.
Enfin, M. Adminou estime que ces partis politiques s’apprêtent à renouveler leurs élites et dirigeants, en s’ouvrant davantage sur les jeunes et les femmes.