Afin de soutenir la mise en œuvre de pratiques de restauration des forêts et des paysages dans la région, l’UpM et la FAO promeuvent le projet « Intensifier la restauration des forêts et des paysages pour rétablir la biodiversité et promouvoir des approches communes d’atténuation et d’adaptation », indique un communiqué de l’UpM transmis vendredi à la MAP.
L’initiative a pour but de trouver un équilibre entre la restauration des services des écosystèmes liés aux habitats de la faune et de la flore sauvages, à la biodiversité, à la régulation de l’eau, au stockage du carbone et le soutien des fonctions productives des terres pour l’agriculture et d’autres utilisations connexes, précise le communiqué, ajoutant que le projet implique de manière proactive tous les utilisateurs des terres tout en appliquant des processus décisionnels participatifs.
Disposant d’un budget de 1 850 000 € sur une période de 4 ans, le projet représente la composante méditerranéenne d’un projet mondial plus vaste intitulé « L’Accord de Paris en action : montée en puissance de la restauration des forêts et des paysages pour atteindre les contributions déterminées au niveau national » (2018-2022).
L’aval de l’Union pour la Méditerranée (UpM) a permis à certains pays méditerranéens de bénéficier d’une assistance technique spécialisée sur la lutte contre la dégradation des terres et l’utilisation des instruments de financement climatique.
Dans le cas du Maroc, l’UpM fait état d’un nouveau plan de gestion participative pour la forêt de Maâmora et des activités de restauration dans la forêt modèle d’Ifrane.
La forêt de Maâmora est la plus grande forêt de chêne-liège au monde, située sur la plaine atlantique marocaine entre Rabat et Kénitra. Depuis 1918, le Département des Eaux et Forêts du Maroc a fourni efforts impressionnants pour la conservation et le développement des forêts dans la région, fait noter l’UpM.
Cependant, indique la même source, malgré ces efforts concertés, une superficie approximative de 300 000 hectares de chênes-lièges est aujourd’hui une forêt en partie dégradée en raison du changement climatique et d’activités humaines non durables, notant que la collecte systématique des glands pour la consommation humaine, le surpâturage et la récolte de bois ont conduit à une forte aridité qui a exacerbé la disparition générale de la zone forestière.
Avec l’appui de la FAO, le Département des Eaux et Forêts du Maroc a pu développer un plan de gestion incluant des approches participatives de renforcement des capacités et un plan de développement socio-économique, de sorte que la population locale puisse jouer un rôle central dans les efforts de restauration et de conservation pour réhabiliter la forêt de Maâmora.
Selon l’UpM, le plan de gestion prévoit la mise en place de contrats innovateurs avec les communautés locales afin de garantir une compensation pour la perte temporaire de pâturage dans la mise en œuvre des projets de restauration, précisant que cela a conduit au développement de nouvelles chaînes de valeur telles que la récolte de truffes pour fournir des sources de revenus alternatifs aux communautés locales qui dépendent des forêts.
Les zones dégradées destinées à être restaurées ont été identifiées grâce à une évaluation complète des meilleures pratiques de restauration existantes et à une étude socio-économique pour évaluer l’impact actuel des populations locales sur les principales ressources forestières.
Ce plan de gestion consistera en un essai pilote sur 3 423 hectares de terres désignées à des fins de restauration avec l’implication des acteurs locaux, conclut le communiqué.