La production de pétrole libyenne a plus que doublé le mois dernier à la suite du cessez-le-feu signé dans le pays, en proie au chaos depuis des années, a indiqué lundi l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
La production totale des membres du cartel a progressé de quelque 0,7 million de barils par jour (mb/j) en novembre par rapport à octobre, pour atteindre 25,109 mb/j, selon des sources indirectes citées dans son rapport mensuel sur le pétrole.
Cette hausse est pour l’essentiel due à un bond de 656.000 barils par jour de la production libyenne, qui a plus que doublé en un mois pour atteindre 1,108 mb/j en novembre.
Sa production n’était encore que de 155.000 barils par jour en septembre.
La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 et la production pétrolière avait été affectée par les troubles ces dernières années.
Deux autorités s’y disputent le pouvoir, sur fond d’implications étrangères: le Gouvernement d’union nationale (GNA) à Tripoli, reconnu par l’ONU, et un pouvoir incarné par Khalifa Haftar, homme fort de l’Est.
Mais après l’échec de l’offensive lancée par le maréchal Haftar en avril 2019 pour s’emparer de Tripoli, les deux camps ont conclu un cessez-le-feu permanent en octobre et retrouvé le chemin du dialogue, encouragé par l’ONU.
La Libye fait par ailleurs partie des pays de l’Opep exemptés de quotas de production, au moment où les membres du cartel et leurs alliés au sein de l’Opep+, notamment la Russie, limitent volontairement leur production pour soutenir les cours.
Les membres de l’Opep+ se sont mis d’accord début décembre pour « restituer progressivement » au marché les quelque 2 millions de barils par jour prévus en début d’année prochaine, en commençant par 500.000 barils quotidiens en janvier.
La demande pétrolière, déprimée par la pandémie de Covid-19, restera toutefois incertaine l’an prochain, met en garde l’Opep lundi dans son rapport.
Le rebond de la demande pétrolière mondiale en 2021 a ainsi été révisé en baisse de 0,35 mb/j à 5,90 mb/j, après une chute de 9,77 mb/j attendue cette année.
« Les incertitudes demeurent élevées, essentiellement en ce qui concerne le développement de la pandémie de Covid-19 et le déploiement des vaccins, ainsi que les effets structurels du Covid-19 sur les comportements des consommateurs, en particulier dans le secteur des transports », notent les auteurs du rapport.