Pour avoir salué la gestion de la pandémie par le Maroc, Pascal Boniface attaqué par des « mercenaires »
Dans une vidéo postée le 7 mai dans laquelle il analyse la gestion de la pandémie par les trois pays du Maghreb, Pascal Boniface, Fondateur et directeur de l’Institut de relations internationales et stratégique, a salué la gestion de cette crise sanitaire par le Maroc. Depuis, il est attaqué. Le géopolitologue dénonce des « mercenaires »,
« Suite à ma vidéo sur covid-19 au Maghreb je suis accusé d’être à la solde du Maroc. Cette manie de voir comme mercenaires ceux qui ne sont pas d’accord », dénonce Pascal Boniface dans un tweet,
Usant d’un ton analytique, le géopolitologue français a exposé la situation dans les trois pays du Maghreb touchés par l’épidémie du coronavirus, estimant que le Royaume se pose « en bon partenaire du Nord » en exportant des masques à des pays européens » et qu’il est un « partenaire fiable » pour les pays africains avec l’initiative du du roi Mohammed VI pour l’Afrique .
Sans omettre les effets de cette crise sanitaire sur l’économie du pays, il a également souligné les conséquences du confinement sur les secteurs agricole, touristique et aérien.
« Mais il y a une aide de l’Etat pour les différents acteurs économiques équivalant à 3 milliards €. c’est assez massif », a-t-il précisé.
Et d’ajouter que « la gestion par l’Etat a été jugé satisfaisante. Le Maroc exporte même des masques à des pays Européens et Mohammed VI a proposé à des chefs d’Etat africains qu’il y ait une initiative commune ».
Il n’en a pas fallu plus pour que le fondateur et directeur de l’IRIS soit attaqué et accusé par l’Algérie d’être « à la solde du Maroc ». Lui dénonce des mercenaires ».
Mais Alger n’est pas une aberration près. La presse internationale ainsi que de hauts responsables étrangers de gauche comme de droite, notamment, en France, ont salué la gestion de la pandémie par le Maroc, la donnant comme un « exemple » et un « modèle » à suivre.
En dépit de la crise sanitaire et économique dans laquelle est empêtré le pouvoir algérien, le régime chôme pas continuant d’alimenter le séparatisme et de détourner les ressources de sa population pour des actes de déstabilisation régionale.
Qu’a dit Pascal Boniface sur la situation en Algérie ?
Le géopolitologue français a constaté que le pays avant même d’être frappé par la pandémie du coronavirus était déjà à l’arrêt sur le plan économique avec notamment le choc pétrolier.
« Le budget était prévu avec un baril à 60 dollars. là, il est moins à moins de 30 dollars. Le Covid est venu frappé un pays qui était déjà frappé », a-t-il relevé.
« Mais bien évidement le plus important est le confinement et le Hirak », a-t-il poursuivi, indiquant que le président Tebboune et les autorités algériennes en ont profité pour « accentuer la répression » sur les médias et les journalistes.
« Mais je ne pense pas que le Hirak soit mort. Les Algériens vont de nouveau manifester pour leur liberté », a-t-il ajouté.
Pascal Boniface n’est pas le seul à sonner l’alarme concernant l’accentuation de la répression par Alger en plein confinement.
Dans une note d’analyse, La Fondation Jean Jaurès tire les mêmes conclusions. « Fidèle à lui-même, le régime entend de toute évidence profiter de l’épidémie et de la trêve sanitaire décrétée par le Hirak pour réprimer et censurer la presse. Partout dans le pays, il cherche à faire taire les récalcitrants – activistes politiques ou journalistes comme Khaled Drareni –, décourager les autres et faire peur à tous », souligne la Fondation.
Et d’ajouter que « Rien ne dit cependant que le régime viendra à bout de la contestation populaire. Alors que sa rupture avec une grande partie de la société est consommée, la défiance des Algériens risque de tourner à la colère face au peu de moyens dont dispose le pays (…) » .
Aujourd’hui, note la Fondation, « l’Algérie s’achemine vers une zone de tempête économique », estimant que les « décideurs » » auraient tort de « se réjouir de l’aubaine ».
« Avec le Covid-19, le régime doit aujourd’hui gérer un séisme sanitaire majeur dont le coût humain risque d’être dramatique compte tenu du délabrement du système de santé : vétusté et dégradation des hôpitaux, manque criant de moyens (400 lits de réanimation – ne répondant pas aux standards internationaux – pour une population de près de 43 millions d’habitants, pénurie de moyens de protection pour les soignants, etc.), hygiène défaillante, personnel soignant insuffisant et sous-équipement des laboratoires hospitaliers, dont rares sont ceux qui peuvent assurer les tests de dépistage faute de répondre aux normes de sécurité », souligne la note de la Fondation Jean Jaurès.