Christine Lagarde ferait-elle une bonne présidente du FMI ?A quoi sert le Fonds monetaire international Et ce malgré «les risques de démêlés judiciaires auxquels elle pourrait être confrontée» dans l’affaire Tapie.
Pour présider cette instance, l’aval des Etats-Unis est nécessaire. Ce vendredi le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, a annoncé que son pays était «prêt à soutenir» une personne capable de susciter une «large» adhésion. «Nous sommes en train de discuter de manière large, avec les actionnaires des pays émergents comme avec ceux des économies avancées», a-t-il précisé. Les jeux semblent ouverts pour la candidate de Bercy.
Ministre de l’Economie depuis 2007, en première ligne pendant la crise économique, Christine Lagarde dirige actuellement les travaux de ses pairs au sein du G20, dont la France assure la présidence. Cela pourrait correspondre aux «qualités de direction» et à la «forte expérience» demandées également par Washington.
Les Européens sont unis. L’UE a un avantage, celui d’avoir une candidate unique, sauf revirement de situation. La chancelière allemande Angela Merkel a apporté vendredi son soutien à Christine Lagarde, en disant avoir pour elle «une estime particulière». Elle a assuré que son pays «n’a pas de candidat et n’en aura pas». Depuis 1946, les Européens, premiers contributeurs du FMI, en sont à la tête, en raison d’un arrangement tacite avec les Américains qui ont celle de la Banque mondiale. Par ailleurs, la crise de la dette en zone euro pourrait nécessiter un spécialiste de l’économie européenne. Ce vendredi soir encore, le FMI a validé un prêt de 26 milliards d’euros à destination du Portugal.
Christine Lagarde, une Française affaiblie par l’affaire Tapie. Si la ministre de l’économie a l’atout d’être une femme et de bien connaître les Etats-Unis, elle pourrait pâtir d’être de nationalité française… la même que celle de DSK. Par ailleurs, la ministre est menacée d’une enquête dans un dossier lié à l’indemnisation de Bernard Tapie dans l’affaire du Crédit lyonnais, ce qui pourrait effrayer les Etats-Unis.
Les pays émergents estiment que c’est leur tour. Les pays émergents du groupe BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), qui pensent leur tour venu, n’ont jusqu’ici affiché aucune unité capable de faire contre-poids. Le ministre des Finances brésilien Guido Mantega n’est pas complètement hostile à l’idée d’un Européen, même si sa préférence va a priori ailleurs. Moscou a déjà son candidat, le Kazakh Grigori Martchenko. L’Afrique du Sud et l’Inde pourraient pousser sur le devant de la scène les candidats qu’on leur prête, respectivement Trevor Manuel et Montek Singh Ahluwalia. Et Pékin réfléchit à en présenter un, qui n’a pas été clairement choisi. De son côté, le Mexique, milite officiellement pour le gouverneur de sa banque centrale, Agustin Carstens, tandis que le nom de l’ancien ministre des finances turc Kemal Dervis est également cité.