Réunion UpM : Youssef Amrani souligne le rôle central du Roi du Maroc dans la consolidation de l’Etat de droit
Intervenant à l’occasion du 20e anniversaire du Processus de Barcelone lors d’une réunion de haut niveau, M. Amrani a souligné le contexte difficile et complexe dans le pourtour méditerranéen, en raison notamment, de "l’apparition d’une nouvelle équation stratégique qui laisse craindre une nouvelle flambée de violence ». Dans ce contexte trouble , "le Maroc, sous le leadership de SM le Roi Mohammed VI, s’est engagé dans un processus démocratique, fondé sur une approche inclusive qu’il mène avec foi et détermination », a-t-il poursuivi.
S’exprimant aux côtés de M. Ahmed Aboul Gheit, ancien ministre égyptien des Affaires étrangères et de Javier Solana, ancien ministre des affaires étrangères espagnol et ancien Haut Représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune de l’Union Européenne, M. Amrani a estimé que "la Méditerranée conserve une triple vocation de référent interculturel, d’espace d’échange et de voie de communication ».
Pour lui, "20 ans après la Déclaration de Barcelone, les principes de Partenariat euro-méditerranéen sont toujours valides et d’actualité », relevant toutefois que "malgré des avancées certaines réalisées par la Politique européenne de voisinage et l’Union pour la Méditerranée, nous sommes encore loin de cet espace de stabilité et de prospérité partagées, en raison notamment, de l’inadaptation de certains instruments et des profonds bouleversements politiques survenus en Méditerranée ».
L’ancien Secrétaire général de l’UPM a plaidé pour la mise en place d’une "véritable Politique Européenne de Voisinage, dotée de perspectives politiques et économiques contractuelles clairement articulées et de moyens à la hauteur des attentes légitimes et des priorités des partenaires du voisinage de l’Europe », appelant ainsi à ‘davantage de proactivité et de pragmatisme ».
M. Amrani a également indiqué que ‘l’Union européenne et son voisinage du Sud ont un rôle crucial à jouer en tant que partenaires d’une destinée commune, à travers notamment, une solidarité stratégique pour la mise en place des quatre espaces communs, à savoir l’Espace Economique Commun, l’Espace de valeurs partagées, l’Espace de Sécurité Commune et l’Espace de connaissances partagé », seul moyen, d’après lui, d »’assurer la prospérité aux populations de l’ensemble du pourtour et d’endiguer l’expansion du terrorisme international ».
Dans ce contexte, l’UpM "peut jouer un rôle central dans la dynamique d’intégration régionale et sous-régionale, à la faveur d’un développement économique et social, et d’un avenir meilleur pour les citoyens euro-méditerranéens », tout comme elle pourrait "constituer ce réceptacle qui permettrait de développer et promouvoir le dialogue dans la diversité des religions, des cultures et des civilisations, à l’heure du repli identitaire et de l’exclusion », a-t-il dit.
Pour M. Amrani, "se dresser face au repli identitaire, face à l’arrogance ethnocentrique, face à la pauvreté tout court, sont inévitablement les pistes à emprunter, dans une perspective d’apaisement et de réconciliation à même de générer un consensus international suffisamment large pour lutter contre les velléités d’agression ou de domination ».
Il a rappelé à cet égard que "l’avenir de l’Europe passe aussi par la construction d’un modèle maghrébin innovant ouvert sur son voisinage et en phase avec les nouvelles réalités géopolitiques et socio-économiques », précisant que ‘le Maroc a toujours œuvre sans relâche, pour la construction d’un Maghreb prospère, uni et fort qui puisse être le pendant de l’Europe ».
M. Amrani a, d’autre part, fait remarquer qu’au-delà de l’espace Maghrébin "l’Afrique émerge sur de multiples aspects et à plusieurs vitesses, mais elle reste aussi un continent vulnérable comme le montre la situation dans la région du Sahel ».
"L’insécurité générale qui y règne, qu’il s’agisse des flux migratoires, des trafics illégaux ou du terrorisme, qui met en péril la stabilité des Etats de la région, appelle à construire un partenariat fort basé sur le dialogue, la coopération et la solidarité pour endiguer les menaces sécuritaires et les trafics de tout genre, à la fois au Sahel, au Maghreb et dans l’espace méditerranéen », a-t-il dit.
Face au terrorisme et à la menace extrémiste, M. Amrani a indiqué que "les initiatives à dimensions politique, économique, sécuritaire et militaire jouent certes un rôle majeur, mais elles restent à elles seules, insuffisantes ».
C’est la raison pour laquelle, a-t-il relevé, que "le Maroc accorde une importance particulière à la qualification des Imams, à travers des programmes de formation religieuse conforme aux préceptes authentiques d’un islam modéré et tolérant partagé par tous les pays adhérant au rite malékite ».
Il s’agit "là d’une approche et d’une expérience marocaine qui démontre, selon lui, que "l’Islam est parfaitement compatible avec la démocratie, les droits de l’homme et la liberté ».
Le processus de Barcelone, qui célèbre aujourd’hui son 20ème anniversaire, a été lancé en novembre 1995 par les ministres des affaires étrangères des Etats membres de l’UE qui étaient au nombre de 15 et des 12 pays méditerranéens partenaires de l’époque, afin de fournir un cadre aux relations bilatérales et régionales entre ces pays.
Ce processus a jeté les bases du partenariat euro-méditerranéen qui s’est par la suite élargi et a donné naissance en 2008 à l’Union pour la Méditerranée.