Pour le chef de l’ONU, le multilatéralisme est la seule voie vers un monde pacifique
Une collaboration plus étroite entre les pays est la seule voie durable vers un monde pacifique, stable et prospère pour tous, a déclaré vendredi le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, aux ministres des Affaires étrangères du G20 réunis à Bali, en Indonésie.
La réunion du G20 se déroule à un moment extrêmement difficile pour le multilatéralisme et la gouvernance mondiale, l’ordre international « risquant de s’effondrer », a relevé M. Guterres, citant des défis tels que l’urgence climatique, la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine, et des formes de conflit nouvelles et évolutives.
“Le renforcement du multilatéralisme n’est pas un choix, mais une nécessité » a-t-il indiqué dans un message vidéo à cette réunion du G20, qui réunit les principales puissances économiques du monde, notant que c’est le seul moyen d’éviter des pénuries alimentaires généralisées, l’aggravation du chaos climatique et une vague de pauvreté et de misère qui n’épargnera aucun pays.
Le chef de l’ONU a cité trois domaines nécessitant une action multilatérale urgente : l’urgence climatique croissante, la crise alimentaire, énergétique et financière, et la reprise inégale après la pandémie.
La crise climatique est notre urgence numéro un, a-t-il déclaré, avertissant que la bataille pour maintenir la hausse de la température mondiale à l’objectif de 1,5 degré Celsius “sera gagnée ou perdue” d’ici la fin de la décennie.
“Vous représentez les principales économies – et 80% des émissions mondiales”, a-t-il déclaré aux ministres des Affaires étrangères, ajoutant que “la responsabilité de prévenir les pires impacts de la crise climatique repose en grande partie sur vos épaules ».
“Les pays les plus riches doivent enfin respecter l’engagement de financement climatique de 100 milliards de dollars en faveur des pays en développement, à compter de cette année. Nous avons également besoin d’un coup de pouce radical pour les systèmes d’adaptation et d’alerte précoce”, a-t-il insisté.
M. Guterres a souligné qu’un nouveau pacte mondial (New Global Deal) est nécessaire pour rééquilibrer le pouvoir et les ressources financières, et permettre à ces nations d’investir dans les objectifs de développement durable (ODD).
“L’architecture internationale de la dette nécessite une réforme urgente. Nous avons besoin d’un cadre opérationnel d’allégement et de restructuration de la dette qui tienne compte de la vulnérabilité”, a-t-il poursuivi.
Le Secrétaire général a, en outre, souligné que le monde a besoin d’un multilatéralisme plus efficace, plus en réseau et plus inclusif, affirmant que “nous devons combiner les forces des institutions existantes pour relever ensemble les défis les plus urgents de l’humanité”.