Manifestation de centaines de policiers algériens devant la présidence

Des centaines de policiers algériens se sont à nouveau rassemblés devant la présidence de la République à Alger. Ils réclament, comme hier, le départ du général Hamel, patron de la DGSN. Devant les bâtiments présidentiels, des militaires et des forces de la Garde républicaine ont été déployés et font face aux policiers.
« Quelle honte, quelle honte, un gouvernement sans décideurs ! », ont scandé les policiers algériens devant le siège de la présidence, à El Mouradia, pour réclamer de meilleures conditions de travail ainsi que la démission du chef de la sûreté nationale, Abdelghani Hamel, et des négociations avec le président Abelaziz Bouteflika. À Khenchela, Constantine et Oran, des policiers sont également sortis dans la rue.

Une première en Algérie. Plusieurs centaines de policiers algériens ont manifesté devant la présidence mais aussi à Oran et Constantine. Ils réclament la démission de leur chef et de meilleures conditions de travail.

Après avoir rencontré des représentants du mouvement à Alger, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a reconnu que les policiers travaillaient dans des conditions difficiles et annoncé la tenue, dimanche prochain, d’une réunion interministérielle sur la question. Une annonce qui ne semble pas avoir convaincu la majorité des protestataires. Plusieurs d’entre eux se sont dits déterminés à poursuivre le sit-in devant la présidence.

Un peu plus tôt dans la journée, selon les médias algériens, les policiers en colère avaient tenté, en vain, de pénétrer à l’intérieur du palais présidentiel en scandant "Hamel dégage". D’après le site Internet du quotidien "El Watan", "des groupes de policiers venant de Blida, Tizi Ouzou, Mascara et Jijel" ont rejoint les manifestants. Depuis le début de l’après-midi, deux hélicoptères survolaient la capitale, l’un au-dessus d’El Mouradia, l’autre au-dessus du centre-ville.

"Nous devons aller jusqu’au bout. Si on arrête sans arracher nos revendications, nous serons toujours en position de faiblesse", ont déclaré certains policiers à "El Watan". Concrètement, les policiers réclament, outre la démission de leur chef, la création d’un syndicat, une hausse de 100 % du salaire mensuel de base pour le porter à 70 000 dinars algériens (653 euros), le droit au logement, la réduction de la durée de service au sein de la police de 32 ans à 20 ans, l’instauration d’une prime mensuelle pour les femmes au foyer de policiers.

Les manifestations ont débuté mardi à Alger, où plusieurs centaines de policiers ont défilé sous la pluie et sans matraque pour exprimer leur solidarité envers leurs collègues de Ghardaïa, une ville du sud du pays près de laquelle plusieurs d’entre eux ont été blessés le 13 octobre lors d’affrontements entre Arabes et Berbères.

Depuis mars, près de 10 000 policiers et gendarmes sont déployés dans les principales artères de Ghardaïa, cité de 400 000 habitants en proie à des heurts inter-communautaires meurtriers.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite