Les Sénégalais ont voté pour élire leur parlement, les premiers résultats attendus dans la soirée
Les bureaux de vote ont ouvert à partir de 08h00 (GMT et locales) et la plupart d’entre eux ont commencé à fermer à 18h00.
Huit coalitions étaient en lice pour ce scrutin qui s’est déroulé dans 15.196 bureaux de vote et 7.000 lieux de vote. Il s’agit de la coalition Bokk Gis Gis/Liggey, la coalition Naataange Askan Wi, la coalition Alternative pour une assemblée de rupture, la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY, mouvance présidentielle), la coalition Buntu Bi, la coalition Les Serviteurs, la grande coalition Wallu Sénégal et la coalition Yewwi Askan Wi (YAW, opposition).
« Yewwi Askan Wi » (Libérer le Peuple), la principale coalition de l’opposition, formée autour de l’actuel maire de Ziguinchor (Sud), Ousmane Sonko, qui était arrivée troisième de la présidentielle de 2019, s’est alliée à la coalition « Wallu Sénégal » (Sauver le Sénégal), dirigée par l’ex-président Abdoulaye Wade, 96 ans, qui a voté dans un centre au quartier Point E de la capitale Dakar.
Les deux coalitions de l’opposition veulent obtenir une majorité parlementaire à la future Assemblée nationale et imposer ainsi une cohabitation gouvernementale à Benno Book Yaakar (BBY, majorité). L’opposition veut aussi contraindre Macky Sall à renoncer à toute velléité de candidature pour la présidentielle de 2024. « Si Macky Sall les perd (les législatives), il ne parlera plus de 3e mandat », a déclaré Ousmane Sonko. Le président Macky Sall, élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, maintient le flou sur ses intentions à 19 mois de la présidentielle de 2024.
Les députés de l’Assemblée nationale sont élus selon un mode qui panache scrutin proportionnel avec des listes nationales pour 53 parlementaires, et scrutin majoritaire dans les départements pour 97 autres. La diaspora dispose de 15 députés.
Le scrutin s’est déroulé ’’normalement sans incidents majeurs’’, avec une faible affluence, ont relevé des observateurs indépendants, cités par des médias locaux.
La presse locale a fait état d’une remontée du taux de participation dans l’après-midi dans certaines zones. En 2017, le taux de participation s’élevait à 54,11%.
La Commission nationale électorale autonome (Cena), qui supervise le vote, a déployé quelque 22.000 observateurs.
Plusieurs organisations et institutions internationales ont envoyé des observateurs, à l’instar de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui en a déployé 40, dirigés par Kadré Désiré Ouédraogo, ex-président de la Commission de cette organisation régionale. La secrétaire générale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo, a aussi dépêché une mission électorale, conduite par l’ancien Premier ministre santoméen Patrice Emery Trovoada.
« C’est la confirmation de l’ancrage de notre pays dans sa longue tradition de démocratie mature et apaisée», a déclaré le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall après avoir voté au collège Thierno Mamadou Sall de Fatick (centre), commune dont il a été le maire.
«Ce 31 juillet, notre pays se rend aux urnes pour élire ses députés. C’est le privilège des grandes démocraties et c’est la confirmation de l’ancrage de notre pays dans sa longue tradition de démocratie mature et apaisée. Pendant 3 semaines et conformément à notre loi électorale, les partis et coalitions de partis, engagés dans la compétition électorale, ont parcouru librement le pays, tenu des caravanes et meetings et fait du porte-à-porte pour s’adresser aux populations », a dit Macky Sall.
« Le gouvernement quant à lui, a déployé tous les moyens nécessaires pour l’organisation matérielle du scrutin qui se déroule sous la supervision des organismes administratifs et judiciaires compétents et en présence d’observateurs d’organisations internationales, africaines mais aussi étrangères. Qu’ils s’agissent des observateurs d’organismes publics et de la société civile. Je suis confiant que comme par le passé nos électeurs iront voter dans les meilleures conditions de liberté et de transparence qui assurent la sincérité du scrutin », a souligné le chef de l’Etat Sénégalais.
Il a réaffirmé sa foi au système électoral sénégalais, notamment en ses capacités à permettre aux citoyens de voter dans les meilleures conditions de liberté, de transparence.
« Permettre aux citoyens de choisir sans entrave leurs représentants est l’essence même d’une démocratie qui se respecte », a souligné le président Macky Sall.
Il a relevé qu’au-delà des choix individuels, subsistait toujours ce que les Sénégalais partagent et qu’ils devaient préserver en tant que nation unie et solidaire, évoquant « la paix, la sécurité, la stabilité et l’intégrité territoriale et la cohésion nationale ».
« Ces exigences sont au-dessus de tout le monde. Elles sont également au-dessus de tout parce qu’elles forment l’âme de la nation sénégalaise et les valeurs qui l’incarnent », a-t-il lancé.
Les législatives du 31 juillet ont valeur de test pour la coalition de Macky Sall avant la présidentielle de 2024.
Ce scrutin, qui intervient six mois après les joutes locales du 23 janvier, constitue aussi un test pour l’opposition qu’elle veut mettre à profit pour imposer une cohabitation au président Macky Sall et freiner les intentions que ces élections lui prêtent de vouloir faire un troisième mandat.
Le président Macky Sall a promis de nommer un Premier ministre – poste qu’il avait supprimé puis rétabli en décembre 2021 – au sein de la formation victorieuse des élections.