La sécurité en Europe est étroitement liée à la stabilité en méditerranée (ambassadeur)
« Nous devons, en partenariat avec l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), développer des relations de bon voisinage, améliorer la prospérité, éliminer la pauvreté, protéger la démocratie, promouvoir la tolérance culturelle et religieuse, et développer la coopération avec la société civile’’, a indiqué M. Farhane, qui s’exprimait à Stockholm, à l’occasion de la réunion du 28e Conseil ministériel de l’OSCE.
Pour y parvenir, le Maroc estime que certaines actions doivent être nécessairement poursuivies, en l’occurrence « maintenir la vitalité de la vision que nous partageons pour l’avenir de la Méditerranée, et qui a commencé à se concrétiser, à travers le partenariat euro-méditerranéen actif et inclusif et renforcer toutes les formes de consultations, afin de réduire les tensions et d’adopter une approche régionale multilatérale inclusive pour la prévention des conflits en Méditerranée ».
‘’Il convient également d’inscrire notre démarche collaborative dans une perspective de solidarité et d’appropriation mutuelle qui favorise le co-développement et le partenariat pour faire de la Méditerranée un pôle de stabilité, de coopération et de prospérité, et promouvoir un partenariat entre l’OSCE et la Communauté des États sahélo-sahariens (SEN-SAD), dans le but de renforcer la résistance à la menace terroriste et de soutenir la stabilité, la sécurité et le développement », a-t-il relevé.
Enfin, a ajouté M. Farhane, il est ‘’nécessaire d’accorder une attention particulière à l’accompagnement des efforts nationaux visant à atténuer l’impact négatif de la crise sanitaire et de la crise économique qui en découle ».
Le Maroc, pays le plus proche de l’Europe, a toujours été attaché à la vision de la Méditerranée en tant qu’espace de stabilité, de coopération, de respect mutuel et de diversité culturelle, a souligné le diplomate, notant que le Royaume estime que les défis auxquels est confrontée la Méditerranée sont à la fois ‘’chroniques, structurels et nouveaux’’.
Les écarts économiques et démographiques entre les deux rives sont aigus, a-t-il fait observer, précisant qu’en 30 ans, la croissance démographique a été 3 fois plus importante au Sud qu’au Nord, tandis que la croissance économique a été 20 fois plus importante sur la rive Nord que sur la rive Sud de la Méditerranée.
‘’Les problèmes écologiques sont graves, la Méditerranée étant l’une des régions les plus menacées par le changement climatique puisqu’elle se réchauffe 20% plus vite que la moyenne mondiale’’, a averti M. Farhane, relevant que les températures pourraient y augmenter de 2,2°C d’ici 2040, rajoutant aux problèmes dus au manque de ressources en eau qui pourraient mettre en péril la sécurité alimentaire et les écosystèmes.
‘’La migration est une autre question urgente’’, a-t-il soutenu.
L’ambassadeur a souligné, d’autre part, que le ‘’terrorisme constitue une menace tangible du fait que la Méditerranée trouve son prolongement dans la région du Sahel qui abrite déjà les terreaux du terrorisme et de l’extrémisme violent’’.
‘’En réponse à ces défis, le Maroc s’est toujours efforcé, sous la direction de SM le Roi Mohammed VI, d’être un pourvoyeur de paix et un contributeur à la stabilité dans sa région en créant des ponts entre les régions et les cultures’’, a rappelé M. Farhane.
« Nous sommes partisans d’une approche holistique qui considère l’interconnectivité des défis. Ainsi, qu’il s’agisse de la gouvernance des migrations, de la lutte contre le terrorisme ou contre le changement climatique, nous mettons en œuvre une approche multidimensionnelle qui ne s’arrête pas à la composante purement sécuritaire, mais inclut également des composantes économiques, sociales et même religieuses », a-t-il expliqué.
Pour étayer son propos, M. Farhane a passé en revue plusieurs initiatives régionales lancées par le Royaume, évoquant l’Observatoire africain des migrations, hébergé par le Maroc, qui contribue à améliorer la compréhension du phénomène migratoire en Afrique, et le Bureau du Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme (UNOCT) à Rabat, destiné à la formation et à la coopération en matière de lutte contre le terrorisme en Afrique.
Dans la lutte contre le changement climatique, M. Farhane a cité l’initiative africaine pour la durabilité, la stabilité et la sécurité (3s) et l’initiative triple A : Adaptation de l’Agriculture Africaine.
Par ailleurs, le représentant permanent du Royaume auprès de l’OSCE a relevé que « cette conférence annuelle est l’occasion idoine pour renouveler notre engagement envers la vision et l’esprit de l’acte de la conférence d’Helsinki, dont nous célébrerons le 50ème anniversaire dans 4 ans », notant que cette vision est basée sur un dialogue politique renforcé, un partenariat global et une interaction constructive entre l’OSCE et ses partenaires méditerranéens, pour promouvoir et défendre les valeurs de paix, de sécurité mutuelle et de coopération économique et financière’’.