Après avoir participé en septembre à la mode de Milan, un événement très couru et l’une des quatre fashion-weeks les plus suivies avec Paris, Londres et New York, l’Oriental Fashion Show (OFS) a fait escale au Tadjikistan, pour y présenter de somptueuses collections de caftans et de haute couture orientale, dans le cadre de la Tajikistan Fashion Week, tenue la semaine dernière (18-20 novembre) à Douchanbé, la capitale du pays.
Événement phare de l’association « Route de la Soie et d’Al Andalus », qui a pour but ultime de valoriser un art de vivre, un savoir-être s’inscrivant dans un patrimoine universel, l’Oriental Fashion Show (OFS) a été créé par Hind Joudar en 2004.
Basé à Paris, l’événement se fait un honneur de sillonner le monde et les hauts lieux de la mode à fort potentiel médiatique: Paris, Londres, Milan, Doha, Koweït, Marrakech, Moscou. Il part aussi en mission exploratrice de contrées lointaines comme Almaty (Kazakhstan), Samarkand (Ouzbékistan)… Et maintenant Douchanbé, la capitale du Tadjikistan.
En fait, Hind Joudar ne fait que poursuivre son rêve. Celui de faire revivre la Route de la Soie dans un monde contemporain. A travers l’association « La Route de la Soie et d’Al Andalus », qu’elle a fondée, cette passionnée de la mode mais aussi de l’histoire et des voyages travaille à faire revivre cet itinéraire légendaire par le biais de la mode.
C’est en revisitant la mode de chaque pays s’inscrivant sur cet itinéraire, qui relie l’Orient à l’Occident, que la Marocaine basée à Paris entend réveiller la mémoire d’un monde oriental qui brillait jadis par sa richesse culturelle.
Et quel plus bel argument que la mode, fruit de tant de métissages, pour illustrer l’histoire entremêlée, tel des fils sur un métier à tisser, de ces pays si proches par le passé. Emblème par excellence de cette histoire commune, le caftan….
Après avoir dû se réinventer et s’adapter aux aléas du contexte pandémique mondial en organisant en 2020 une fashion week digitale avant-gardiste, l’OFS a repris en 2021 son bâton de pèlerin.
L’année 2021, celle du retour à la vie et de l’ouverture sur les autres, a signé le retour sur les podiums internationaux de l’Oriental Fashion Show. « Plus qu’un simple défilé de mode, cette plateforme dédiée à la Haute Couture orientale, qui porte haut les valeurs d’excellence et d’opulence de cette culture, sillonne le monde, telle une caravane faisant étape dans différents caravansérails, la Route de la Soie », soulignent les organisateurs.
Dès l’ouverture des frontières, c’est à Fès, au Maroc, que l’Oriental Fashion show a posé ses valises, avant de mettre le cap sur Marrakech, l’incontournable ville ocre. En dignes héritières d’une longue tradition de dialogue culturel, les deux villes marocaines ont ainsi accueilli successivement deux défilés mettant à l’honneur le caftan marocain, emblème d’une culture orientale commune à tant de pays de par le monde.
« Véritables joyaux de l’histoire du Maroc, capitales de l’art de vivre du pays et de la richesse de son artisanat, Fès et Marrakech s’inscrivent désormais par l’entremise de l’Oriental Fashion Show dans l’agenda des grandes capitales de la mode internationale », se félicite Hind Joudar.
Quelques semaines plus tard, en septembre, c’est à Milan, capitale italienne et mondiale de la Haute Couture, que l’Oriental Fashion Show a pris part pour la première fois à la Fashion Week de Milan en dévoilant, sur le podium du Milano Moda Dona, dans le cadre du somptueux Palazzo Turati, le savoir-faire des créateurs orientaux.
« Une étape milanaise d’autant plus importante que l’Italie est un carrefour crucial pour la mode et la relation Orient/Occident. Les Génois et les Vénitiens n’ont-ils pas de tout temps commercé avec les Arabes et avec les pays orientaux ? », tient-elle à relever.
Après l’Italie de Marco Polo, l’Oriental Fashion Show marque une halte à Dubaï du 11 au 15 novembre. « C’est au sein de la capitale émiratie, où les créateurs marocains connaissent un véritable engouement, qu’une expo-vente de designers (Miya Couture by Amina Bensouda, Ligne XIII by Lamia Lakhsassi, Mounia AMOURI, et Maison Touahri) sera organisée dans le cadre de la deuxième édition de l’événement Art meets Fashion », relate Hind Joudar.
« L’OFS qui s’impose comme une tribune d’expression pour la mode orientale, poursuit ainsi, dans le cadre de cette escale moyen-orientale, son objectif de positionner les créateurs orientaux sur les marchés porteurs et ainsi de développer l’aspect économique et social de la mode », affirme-t-elle.
Puis, maintenant cap sur le Tadjikistan. Depuis les temps les plus anciens, cette contrée voisine de la Chine, de l’Afghanistan, de l’Ouzbékistan et du Kirghizistan, s’est imposée comme une étape importante sur la Route de la Soie, tant d’un point de vue commercial que culturel.
Au Tadjikistan, digne héritier de la culture perse et seul pays d’Asie centrale à parler encore le farsi, le caftan, dont le nom a des origines turco-perses, n’est pas un habit étranger. Ici aussi on porte cet habit à la coupe et aux particularités spécifiques à l’Asie centrale. Toutefois, c’est bien la première fois que le caftan marocain y fera son entrée, dans le cadre de la 7ème édition de la Tadjikistan Fashion Week.
Dignes représentantes du caftan marocain, trois créatrices Lamia Lakhssassi, Wafaa Idrissi et Zineb Joundy, ont fait le voyage depuis le Maroc jusqu’au Tadjikistan pour y présenter leurs collections de caftan et établir ainsi, à travers leur art, un pont de plus entre leurs contrées.
Abed Mahfouz, l’un des créateurs libanais les plus connus au monde a été, quant à lui, l’invité d’honneur de la Tadjikistan Fashion week, sous la bannière de l’Oriental Fashion Show. Il a présenté une collection des plus originales, composée de matériaux aussi précieux que légers.
» La renaissance actuelle du caftan où le Maroc joue un rôle très important, doit faire écho, selon nous, dans des régions historiquement liées à cet habit qui subsiste encore en Asie centrale sous des formes différentes et sous des appellations diverses, tel que : « Chapan » « kaftan » ou « heftan » en persan, la langue du peuple tadjik », affirme Hind Joudar.
« Le caftan marocain à évolué dans le monde international de la mode et il est important de s’ouvrir à de nouveaux marchés qui sont à l’écoute de cette tendance », plaide-t-elle dans une déclaration à la MAP, toute heureuse de l’accueil « à la hauteur » réservé au caftan marocain par la Tadjikistan Fashion week.
Considéré comme un leader dans la mode orientale et incubateur de talents au-delà des frontières, l’OFS a pu promouvoir, à travers ses nombreuses productions, plus de 100 stylistes de 50 nationalités différentes, parmi eux de nombreux Marocains qui ont pu se faire un nom sur la scène de la mode mondiale.
Plus qu’un défilé de mode, l’Oriental Fashion Show est devenu au fil des ans une véritable tribune artistique, un dialogue culturel entre l’Orient et l’Occident.
L’événement qui se fixe pour mission de promouvoir la couture d’inspiration orientale, a gagné ses lettres de noblesse en sillonnant le monde et les hauts lieux de la mode à fort potentiel médiatique, devenant le leader de la mode orientale. Il est l’occasion aussi de porter haut et fort le caftan marocain. Une mission accomplie avec brio par Hind Joudar qui mérite le titre d’ambassadrice du caftan marocain!