Ils étaient notamment plus de 2.000 à défiler à Paris contre la hausse de la contribution sociale généralisée (CSG), un impôt destiné à participer au financement de la protection sociale.
Près de 60% de retraités, soit 8 millions de personnes, seront touchés en 2018 par cette hausse qui entraînera, selon les syndicats, une perte de 408 euros par an pour les retraités qui reçoivent 2.000 euros mensuels.
La mesure, détaillée mercredi lors de la présentation du budget, doit servir à compenser la suppression des cotisations salariales chômage et maladie pour les salariés du secteur privé.
Un "effort" demandé par Emmanuel Macron aux "retraités les plus aisés", c’est-à-dire ceux qui touchent plus de 1.200 euros par mois, pour "récompenser le travail" en redonnant du pouvoir d’achat aux actifs.
La députée LREM Barbara Pompili a demandé jeudi à une partie des retraités d’accepter ce "petit effort" pour aider d’autres "catégories de population" en difficulté, notamment "les jeunes".
Mais dans les cortèges, on déplorait une "goutte d’eau qui fait déborder le vase".
"On n’est pas des nantis (…) et on est encore en train de nous pomper", déplorait Danielle Bonfils, une ancienne secrétaire, qui défilait à Reims (est). "Certains d’entre-nous sont tout cassés de leurs années de travail et on nous demande encore un effort, c’est inadmissible", estimait également Christine Diebold, 59 ans, ancienne aide-soignante croisée dans la manifestation de Strasbourg.
La grogne des retraités s’inscrit dans un mouvement social plus vaste contre les réformes économiques défendues par le président Macron.
Trois grandes manifestations ont déjà mobilisé des centaines de milliers de personnes à travers toute la France contre la réforme du droit du travail, sans pour l’instant faire reculer le gouvernement.
Celui-ci devait également faire face jeudi à la colère des présidents des régions, de gauche comme de droite, qui ont claqué la porte de la Conférence des territoires pour protester contre la décision d’amputer les crédits des régions de 450 millions d’euros.
Le gouvernement a aussitôt "regretté" la décision des élus régionaux. "Il est faux de dire que les moyens alloués par l’Etat aux régions sont en baisse" dans le budget 2018, mais l’exécutif ne peut honorer "les chèques en bois de ses prédécesseurs", faisait-on valoir dans l’entourage du Premier ministre Edouard Philippe.
Avec AFP