Plusieurs réunions ont déjà eu lieu place Bauveau, avec les préfets des départements ayant des clubs de Ligues 1 ou 2, "pour travailler sur les mesures d’ordre public" : le 9 juillet, puis le 13 avec les dirigeants des clubs et le président de la Ligue. Dans tous les cas, le "maître mot" a été une "fermeté absolue contre tous les fauteurs de troubles", selon la Place Beauvau : la consigne est de "ne pas tolérer le moindre incident". Celui-ci entraînerait "aussitôt le carton jaune", avec application d’une ou plusieurs mesures individuelles, telle une interdiction administrative de stade dont la durée "est passée de trois à six mois" et pouvant atteindre un an "en cas de réitération dans les trois années" par mesure judiciaire, rappelle l’Intérieur. A cet égard, la future Loi d’orientation et de programmation pour la sécurité intérieure (LOPPSI), devrait permettre "de prolonger la durée de l’interdiction administrative pour couvrir la totalité de la saison de championnat".
Du "couvre-feu supporteurs" au match à huis clos
Outre le "carton jaune", si besoin est, "on n’attendra pas la fin de la saison pour sortir le rouge", prévient par ailleurs l’Intérieur. Ainsi, la mesure d’interdiction administrative de stade pourra s’assortir d’un "couvre-feu supporteurs", par arrêté préfectoral prohibant non seulement l’accès au stade où est programmée une rencontre, mais même de s’en approcher dans le cas d’un supporteur du club visiteur, afin d’assurer "l’ordre public également à la périphérie". "Carton rouge" encore : la possibilité de "suspendre" les clubs de supporteurs dont les membres se montreraient particulièrement agressifs. Pour les clubs, le "carton rouge" pourra imposer une "billetterie limitée" ou encore un "huis-clos total ou partiel décidé par l’Etat".
Parce que les "fauteurs de troubles doivent être interpellés", tant pendant le match que plus tard, l’intérieur a décidé que services de police et responsables des clubs procéderaient, après coup, "au revisionnage complet des images vidéo des supporteurs prises pendant la rencontre pour repérer les violences, en identifier puis interpeller ultérieurement leurs auteurs et engager des procédures". Sont particulièrement visés "tous les actes ou gestes de racisme, l’une des formes d’expression du hooliganisme", relève l’Intérieur où l’on note que certains clubs ont engagé un partenariat avec la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (Licra). Le ministère souhaite aussi "un travail encore plus étroit avec la Ligue" et une "coordination des sanctions administratives et sportives".
En attendant, les préfets ont été chargés de "refaire un audit complet des mesures de sécurité dans chaque stade", tandis que la Direction nationale de lutte contre le hooliganisme et les sections d’intervention rapide sont maintenues. Enfin, les moyens mobiles seront reconduits (14 unités avaient été mobilisées chaque week-end de match en 2009), et la gendarmerie sera chargée du "suivi" des déplacements de supporteurs pour les matches à risque.