Un groupe d’hommes témoin qui n’a pas eu ce traitement hormonal avait 80% plus de risque de souffrir d’un infarctus ou d’un accident vasculaire cérébral, ont déterminé des chercheurs de l’Intermountain Medical Center Heart Institute à Salt Lake City (Utah, ouest) qui ont présenté cette étude à la conférence annuelle de l’American College of Cardiology.
Pour cette étude, l’équipe a examiné 755 hommes âgés de 58 à 78 ans, souffrant tous de maladies coronaires avancées.
Ils ont été répartis en trois groupes qui ont chacun reçu différentes doses de testostérones administrées par injection ou sous forme de gel.
Après un an, 64 patients qui n’ont pas pris des testostérones ont eu un accident cardiovasculaire grave, contre seulement douze chez ceux traités avec une dose modérée et neuf dans le groupe a qui la dose la plus forte a été administrée.
Les proportions étaient assez similaire après trois ans avec respectivement 125, 38 et 22.
"Cette recherche montre qu’une thérapie pour reconstituer des taux normaux de testostérone, chez des hommes ayant une déficience de cette hormone, n’augmente pas leur risque d’attaques cardiaque ou cérébrale", souligne le Dr Brent Muhlestein, co-directeur du centre de recherche cardiovasculaire à l’Intermountain Medical Center Heart Institute, principal auteur.
"Cela a aussi été le cas chez ceux ayant les risques les plus élevés étant donné qu’ils souffraient déjà de maladies cardiovasculaire".
En 2015, la Food and Drug Administration, l’agence américaine des médicaments, avait exigé que les laboratoires pharmaceutiques mettent en garde contre les risques cardiovasculaires sur les étiquettes des testostérones de synthèse.
"Cet avertissement de la FDA était basé sur les meilleurs informations cliniques disponibles alors", note le Dr Muhlestein, mais selon lui les résultats d’un essai clinique étendu pourraient conduire l’agence à réviser cette mise en garde.
L’étude présentée ce week-end n’est qu’observationnelle, et elle est insuffisante pour justifier un changement des recommandations cliniques actuelles, relève le Dr Muhlestein. Seuls des essais cliniques complets pourraient donner une réponse définitive.
"Mais ce type de recherche démontre le besoin de mener des essais cliniques randomisés et étendus, seuls à même de confirmer ou réfuter les résultats de cette étude ", a-t-il fait valoir.