De nouvelles particules extraterrestres identifiées en Antarctique
Une nouvelle famille de particules extraterrestres, dont l’origine serait très probablement cométaire, vient d’être identifiée pour la première fois dans les neiges au centre de l’Antarctique.
Les chercheurs du CSNSM (Centre de spectrométrie nucléaire et spectrométrie de masse) ont découvert cette nouvelle famille de particules extraterrestres dans des couches de neige situées à 4 mètres de profondeur. L’équipe y a identifié des micrométéorites ultra carbonées, mesurant environ 0,1 millimètre et sans équivalent dans les collections de matière extraterrestre disponibles en laboratoire à ce jour.
Des analyses par microscopie électronique en transmission ont montré que ces micrométéorites sont constituées d’une matière organique très peu altérée, contenant de petits assemblages de minéraux. L’analyse par microsonde ionique a quant à elle révélé que ces particules provenaient très probablement des corps les plus lointains du système solaire : les comètes.
Les comètes sont constituées d’un mélange de glace et de poussières. Occasionnellement, certaines pénètrent dans le système solaire interne. A leur passage près du Soleil, l’élévation de température entraîne la sublimation massive des glaces et injecte dans l’espace interplanétaire un mélange de gaz et de grains cométaires. Certains grains de poussière croisent alors l’orbite terrestre en dérivant vers le Soleil, où la plupart finissent leur course. Ce sont probablement quelques-uns de ces grains cométaires que les scientifiques du CSNSM ont découvert en Antarctique.
Jusqu’à présent, seule la mission spatiale américaine Stardust avait permis aux équipes internationales de mener des analyses minéralogiques et géochimiques sur des grains cométaires. Les micrométéorites découvertes dans l’Antarctique présentent de nombreuses similarités avec les échantillons de la mission Stardust et, pour la première fois, donnent accès à des assemblages extrêmement bien préservés de minéraux et de matière organique qui étaient présents au-delà de l’orbite actuelle de Jupiter au moment où le Soleil et les planètes se formaient.
Ces travaux font l’objet d’une publication dans la revue Science.