"Naturelle, sérieuse et crédible", la volonté du Maroc de faire partie de la CEDEAO tient à plusieurs fondements ayant essentiellement trait à des enjeux internationaux qui poussent les Etats du monde entier, particulièrement ceux de notre région, à s’unir et à coopérer davantage", a-t-il dit lors de la séance plénière de la Conférence "Le Maroc dans la CEDEAO : Elargissement ou approfondissement ?", organisée à l’initiative de l’Institut Amadeus.
En premier lieu, a-t-il souligné, le contexte mondial actuel pose un "défi sécuritaire de taille à nos Etats. Des réseaux terroristes nous guettent, que ce soit au Burkina Faso, en Côte-d’Ivoire suite à l’attentat tragique de Grand-Bassam ou encore au Mali où la situation sécuritaire se dégrade malgré les efforts d’une coalition militaire".
Selon M. Fassi Fihri, la CEDEAO, qui a une longue expérience de médiation dans les crises politiques, fait face désormais à un défi d’une dimension nouvelle qui exige d’elle de concevoir de nouvelles doctrines pour contrer ce phénomène, selon une démarche multidimensionnelle à même de repenser la sécurité, y compris aux plans économique, social et spirituel.
En second lieu, il y a l’aspect économique. Selon le président du think Tank marocain, le développement économique repose avant tout sur deux facteurs de production : le capital et le travail. Dans une économie mondiale largement internationalisée, les économies de nos pays sont "encore trop faibles, peu productives et peu diversifiées", a-t-il souligné, ajoutant qu’il "faudra progresser ensemble dans l’utilisation de nos investissements productifs et le financement de nos économies pour intensifier l’utilisation du capital, le rendre plus productif au service de notre développement économique".
En troisième lieu, il est question d’adresser collectivement un message au monde entier selon lequel l’Afrique est un continent "digne qui assume son identité culturelle et qui sait accueillir l’autre, son voisin, dans le respect de ses droits et sa dignité". A ce propos, le président de l’Institut Amadeus a également évoqué la question migratoire, "pas du tout simple à traiter". "Nous, Marocains, développons aujourd’hui une culture d’accueil et d’échange fondée sur les vecteurs culturels et associatifs et adossée à la diffusion d’une culture des droits des personnes migrantes et des étrangers", a fait remarquer M. Fassi Fihri. Selon lui, "c’est par rapport à ça aussi qu’on mesure la crédibilité d’un engagement. A l’heure où certains expulsent des ressortissants de la CEDEAO, le Maroc a fait le choix de la régularisation, l’extension des droits des étrangers et de la mise en application d’une stratégie nationale tournée vers leur insertion sociale et professionnelle".
Pour conclure, M. Fassi Firhi a souligné que "sur ces trois questions, nous avons certes beaucoup à apprendre, mais nous avons également à gagner collectivement au service de notre paix et de notre développement".
Organisée en partenariat avec la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et avec la collaboration du Centre ivoirien des recherches économiques et sociales (CIRES), la conférence d’Abidjan a réuni atour de la même table responsables politiques, opérateurs économiques, universitaires et acteurs de la société civile ivoiriens et marocains dans le cadre d’un dialogue "franc et ouvert".