Cette rencontre, initiée par l’Association des Etudiants Marocains de France (AEMF), a rassemblé un aréopage de personnalités marocaines et françaises qui ont mis l’accent sur le choix stratégique du Maroc de développer et de renforcer sa coopération sud-sud.
Dans son intervention, M. Chakib Benmoussa, ambassadeur du Maroc en France et président du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE), n’a pas manqué de rappeler combien le Maroc place l’Afrique au cœur de son dispositif stratégique. En témoigne la récente tournée royale dans plusieurs pays africains.
"Il y a encore quelques jours se tenait à Marrakech l’Assemblée générale de la Banque africaine de développement (BAD) au cours de laquelle, au plus haut niveau de l’Etat, SM le Roi Mohammed VI a réaffirmé, toute l’importance qu’il convient d’accorder au continent" africain, a dit M. Benmoussa.
Cette dimension africaine du Maroc est à appréhender aussi, selon l’ambassadeur, à travers une référence particulière, celle du développement des provinces du sud, "qui ont souvent été une zone de transition entre le nord du Maroc et l’Afrique subsaharienne".
M. Benmoussa a également souligné le rôle du CESE dans la réflexion menée pour l’élaboration d’un nouveau modèle de développement économique au niveau de ces provinces, conformément à la détermination du Maroc d’avancer en matière de régionalisation dans le cadre d’une approche maroco-marocaine.
Cette approche, a-t-il poursuivi, ne remet en rien la « proposition marocaine d’autonomie qui reste ouverte aux négociations" menées sous l’égide des Nations Unies pour résoudre la question du Sahara. L’ambition est de "créer les conditions devant permettre à la région de jouer son rôle de pôle de stabilité, de liaison entre le nord et le sud, et de facteur d’intégration régionale favorisant cette fusion au niveau du Maghreb avec le reste de l’Afrique", a-t-il ajouté.
Pour Jean-Louis Guiguou, Délégué général de l’Institut de prospective économique du monde méditerranéen (IPEMed), la dimension africaine du Maroc est "exemplaire" et « a précédé l’histoire".
Sur la question épineuse de l’intégration maghrébine, cet expert a déploré ce non Maghreb qui bute toujours sur la question du Sahara qui empoisonne les relations entre le Maroc et l’Algérie. Mettant l’accent sur l’importance d’une relation de bon voisinage, nécessaire pour concrétiser le rêve Afrique-Méditerranée-Europe, il a estimé qu’une relation de bonne entente entre les deux voisins ouvre la voie au développement de grands projets de colocations, générateurs de croissance et d’emplois dans les pays des deux rives de la Méditerranée.
De son côté, l’ancienne ministre française et actuelle candidate à la mairie de Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet, a fait valoir l’excellence des relations franco-marocaines notamment économiques, rappelant que plus de 800 entreprises sont installées au Maroc avec près de 100.000 emplois créés.
Ces entreprises, a-t-elle dit, accompagnent le développement du Maroc, contribuant notamment à la réalisation de ses grands (Port TangerMed, TGV Casablanca-Tanger, Tramways de Rabat et de Casablanca etc…).
Pour sa part, le secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée (UpM), Fathallah Sijilmassi, a mis en avant le statut avancé du Maroc auprès de l’Union européenne (UE) qui est de nature à conforter les relations de l’Europe avec la rive sud de la Méditerranée et le continent africain en général, soulignant que "la dimension méditerranéenne ne peut être dissociée de la dimension européenne".
Il a à son tour insisté sur l’importance de parachever la construction maghrébine pour réussir les actions menées, faisant valoir la nécessité d’œuvrer pour la concrétisation d’une Méditerranée de "projets"
Initié avec le soutien du Club France Maroc, réseau des étudiants et diplômés marocains de l’Enseignement Supérieur Français, créé à l’initiative de l’Ambassade de France au Maroc et la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc, le colloque de l’AEMF, animé par le journaliste Khalid Karaoui, a réuni des décideurs et des opérateurs marocains et français pour donner un éclairage sur les politiques publiques et privées, permettant au Maroc de passer du statut de pays intermédiaire au statut de pays émergent.
Quant au volet politique de cette rencontre, il a été consacré aux « acteurs politiques autour de l’avenir économique et politique du Maroc", avec la participation de MM. Abdelouahed Souhail, ministre du Travail et de la Formation professionnelle, Driss El Yazami, Président du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Driss Lachgar, Premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), et Moncef Belkhayat, membre du Bureau politique du Rassemblement national des indépendants.