Initié par l’organisation « AKADEMIYA2063 » en partenariat avec la Commission de l’Union africaine et en collaboration avec le Policy Center for the New South (PCNS), sous le thème « Faire progresser le programme sur le climat et la bioéconomie en Afrique pour des systèmes agroalimentaires résilients et durables », cet événement vise à mettre la lumière sur la convergence nécessaire entre les programmes d’action sur le climat et ceux liés à la bioéconomie.
Cette conférence a également pour objectif de discuter des résultats de la recherche et des recommandations présentées dans le Rapport annuel sur les tendances et les perspectives au titre de l’année 2024 (ATOR-2024) sur les options d’adaptation et d’atténuation dans l’agriculture africaine.
La rencontre est également l’occasion d’examiner les avancées en matière de suivi des émissions de gaz à effet de serre et les opportunités offertes par la bioéconomie aux économies africaines.
S’exprimant à cette occasion, le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Mohamed Sadiki, a souligné la nécessité de progresser dans le programme sur le climat pour l’Afrique, qui vise à adapter les pratiques agricoles et les systèmes alimentaires aux impacts du changement climatique tout en favorisant l’utilisation durable des ressources naturelles.
« La bioéconomie durable pourrait clairement ouvrir la voie à une transformation de nos systèmes économiques, agricoles, maritimes et halieutiques, contribuer au renforcement de la résilience de nos communautés face aux défis climatiques, répondre aux enjeux de la sécurité alimentaire et soutenir la promotion de la durabilité environnementale », a indiqué le ministre, précisant que la bioéconomie ne pourra pas pleinement contribuer au développement durable ni assurer le succès de la transition verte en l’absence d’un financement adéquat des actions en faveur du climat et de la biodiversité.
Il a, dans ce sens, mis en avant l’expérience marocaine en matière agricole, consolidée dans la stratégie « Génération Green », reposant sur des pratiques agricoles durables, expliquant que plusieurs pratiques agricoles, déjà largement répandues au Maroc, comme l’irrigation goutte à goutte et l’irrigation localisée constituent des exemples concrets de l’efficience dans la gestion des ressources naturelles, pierre angulaire de la bio économie.
Pour sa part, l’ambassadeur itinérant du Roi et coprésidente du Forum Malabo Montpellier, Mme Assia Bensalah Alaoui, a appelé à mettre les ressources de la bioéconomie au service de la transformation et de la durabilité des systèmes alimentaires, notamment en Afrique.
Mme Bensalah Alaoui a également souligné la nécessité de mettre en place un système de gouvernance beaucoup plus fiable, performant et juste afin qu’il y ait un véritable changement dans ce secteur, en vue d’atténuer les effets négatifs du changement climatique.
Dans ce sens, l’ambassadeur itinérant du Roi a mis en avant l’importance de mobiliser des financements novateurs dans ce secteur, tout en mettant l’accent sur la recherche et l’éducation dans ce domaine, afin de pouvoir surmonter les défis et obstacles liés au changement climatique.
De son côté, le président exécutif de PCNS, Karim El Aynaoui, a indiqué que le continent africain regorge d’énormes opportunités dans le domaine agricole, toutefois il fait face à certains défis, liés notamment à la technologie ou encore à la raréfaction des ressources en eau.
M. El Aynaoui a également noté, lors de la première session plénière sous le thème « Construire des systèmes agroalimentaires résilients et durables en Afrique : exploiter et intensifier les actions relatives au changement climatique et à la bioéconomie », que le PCNS s’est investi, depuis plusieurs années, dans l’étude approfondie de plusieurs problématiques, notamment les défis liés à l’agriculture et à la sécurité alimentaire.
Le président d’Akademiya2063, Ousmane Badiane, a, quant à lui, relevé que la conférence ReSAKSS est l’opportunité de présenter les principales recommandations et conclusions de l’ATOR-2024 pour contribuer à l’élaboration de programmes de développement de l’agriculture en Afrique.
Le thème de cette conférence est au nexus entre le changement climatique, la résilience et l’adaptation, a-t-il ajouté.
Abondant dans ce sens, Kristi Cook, la directrice intérimaire de la division politique et stratégie à l’agence des États Unis pour le développement international (USAID), a indiqué que la conférence est l’occasion de mettre l’accent sur des thématiques importantes liées au changement climatique et à la sécurité agroalimentaire en Afrique, notamment la raréfaction des ressources en eau, et les voies et modes de pluviométrie.
Elle a, dans ce sens, appelé à l’adaptation des pratiques et politiques agricoles à cette nouvelle réalité climatique, tout en engageant un dialogue approfondi sur ce sujet.
Dans un message vidéo, la commissaire de l’Union africaine (CUA) en charge du Département de l’agriculture, du développement rural, de l’économie bleue et de l’environnement durable, Josefa L. C. Sacko, a indiqué que l’Afrique se trouve à un moment charnière dans sa trajectoire de développement, expliquant que le changement climatique est exacerbé par un certain nombre de défis, notamment la sécurité alimentaire et le développement durable.
Cette conférence, qui se poursuit jusqu’au 3 octobre, offre l’opportunité d’établir un bilan des programmes africains en matière de changement climatique et de bioéconomie et de discuter des stratégies mises en œuvre par les pays dans le cadre de l’Accord de Paris, de la COP 28 et des programmes continentaux sur le climat.
Le rapport ATOR 2024, élément central des discussions thématiques, permettra d’examiner en profondeur des sujets stratégiques majeurs sélectionnés pour leurs liens avec le changement climatique, les systèmes alimentaires, la bioéconomie, la finance climatique, les énergies renouvelables et la transition verte.