M. Chami a indiqué que le Maroc offre trois axes de compétitivités: l’entreprise française peut soit "prendre part à l’effort de développement en cours", "servir un marché local, en constante évolution", ou "renforcer sa compétitivité". Chiffres à l’appui, il a démontré l’ampleur du gain de compétitivité, à travers l’exemple d’un équipementier aéronautique espagnol qui s’est installé récemment au Maroc. Incitations fiscales et financières, coûts salariaux moins élevés, proximité de l’Europe, infrastructures fiables, autant de facteurs qui incitent les porteurs de projets européens à investir au Maroc, a précisé le ministre.
Pour M. Chami, le Maroc est aussi une plateforme de commerce internationale desservant l’UE, les Etats Unis, la Turquie, l’Amérique du Sud, et quatre pays arabes riverains de la Méditerranée, grâce au 44 accords de libre-échange qui lient le Royaume à ces pays. De même, le Maroc peut vraiment servir le marché africain grâce à ses compétences et au savoir-faire de ses entreprises dans le continent, a-t-il relevé.
Outre les facteurs de compétitivité, a rappelé le ministre, le Maroc jouit d’une stabilité politique et de performances économiques qui en font une puissance émergente. Il a, à cet égard, affirmé que le Royaume enregistre "une croissance soutenue et diversifiée basée sur des fondamentaux macroéconomiques sains": croissance autour de 5 % en moyenne durant les trois dernières années, une inflation maîtrisée, un taux de chômage en constante baisse, des IDE en forte augmentation et une dette publique en baisse.
Toutes ces performances économiques ont poussé les agences de rating à relever la notation du Maroc, confirmant la confiance que placent les milieux d’affaires internationaux dans le Royaume, a-t-il souligné. Selon le ministre, ces performances sont le résultat d’une "stratégie de développement cohérente et équilibrée" s’appuyant sur des réformes économiques et sociales, des projets d’infrastructures d’envergure: portuaires, autoroutières et de transports etc. Il a cité, à ce propos, les plans sectoriels élaborés dans le tourisme, l’industrie, l’agriculture, les phosphates et les pêches.
Intervenant lors de cette table-ronde, sous le thème "Maroc: Perspectives économiques et développement des infrastructures", Mohamed Benchaaboun, président des Banques Populaires du Maroc, a mis l’accent sur le rôle du système bancaire marocain dans le développement et l’accompagnement de la dynamique économique du Royaume. Le système bancaire marocain est "solide, bien capitalisé, rentable et résistant aux chocs", a-t-il dit, précisant que cette solvabilité n’est pas le fruit du hasard, puisque le système veille à respecter les contraintes établis par la Banque centrale, ainsi que les normes internationaux.
La rencontre a été marquée également par des témoignages de chefs d’entreprises installées au Maroc sur leurs expériences des affaires dans le Royaume. Ainsi, Thierry de Margerie, président d’Alstom Maroc, a mis en exergue les projets d’infrastructure lancés au Maroc: port Tanger Med, la ligne ferroviaire à grande vitesse, le plan solaire marocain et les choix des filières d’excellence, soulignant que le Maroc est "une économie très ouverte". De son côté, Bruno Tabarie, directeur général International de Colas, un constructeur de routes et d’infrastructures présent au Maroc depuis 1930, a souligné que le groupe a participé à tous les grands projets d’infrastructures au Royaume, devenu au fil des années "un centre d’excellence" pour l’entreprise française, notant que le groupe a décidé de créer à partir de Casablanca un hub pour se tourner vers l’Afrique. Pour Xavier Lépine, président du Directoire de UFG-LFP, co-organisateur de l’événement, le Maroc a été vu pendant longtemps comme un fournisseur de matières premières notamment agricoles, puis comme un débouché des exportations et des délocalisations françaises, mais la prochaine étape serait "d’inverser la tendance pour que la France devienne client du Royaume", à travers des partenariats beaucoup plus consistants qu’auparavant.