"Dans le cadre de l’appel à candidatures pour la commercialisation des droits audiovisuels de la Ligue 1 pour les saisons 2012 à 2016, la LFP a reçu des offres de Canal+, Orange et Al-Jazira", a simplement annoncé la Ligue professionnelle dans un communiqué.
L’offre d’Orange ne devrait concerner que les droits mobiles et, selon un porte-parole de la chaîne interrogé par l’AFP, elle est "sensiblement moins importante" que les 60 millions d’euros annuels payés actuellement.
Le montant des offres et les lots concernés ne devraient pas être connus avant jeudi (comité de pilotage) ou vendredi (conseil d’administration de la LFP), mais l’arrivée du "nouvel entrant" que le président de la Ligue Frédéric Thiriez -et avec lui tout le football professionnel- appelait de ses voeux a des airs de bouffée d’oxygène.
Car entre un diffuseur sur le départ (Orange et ses 203 millions d’euros par an pour un match le samedi) et un autre, le partenaire historique Canal+, qui répétait ne pas avoir l’intention d’aller au-delà des 465 millions annuels actuellement versés, l’équation semblait complexe pour Thiriez.
Car il faut rappeler que les clubs français sont plus que jamais "télé-dépendants" (58% des ressources hors transferts des clubs de L1 sur la saison écoulée, selon le rapport de la DNCG).
"Je joue au moins le maintien", avait pourtant affirmé le président de la Ligue lors du lancement de l’appel d’offres le 13 mai.
Pour cela, la LFP a misé sur une plus large exposition du championnat avec une journée étalée du vendredi 21h00 au dimanche 21h00 et une offre divisée en neuf lots.
L’objectif à peine voilé était double: offrir à Canal+ la possibilité d’acquérir un catalogue plus riche avec une petite rallonge financière, mais aussi laisser la porte ouverte au fameux "nouvel entrant" pour casser la situation de quasi monopole de la chaîne à péage.
En glissant que l’appel d’offres avait été pour le première fois rédigé en anglais, Thiriez avait d’ailleurs laissé entendre que la concurrence pourrait venir de l’étranger.
En attendant que la Ligue rende publiques les offres reçues lundi, plusieurs questions restent néanmoins en suspens: Canal+ a-t-il pu s’en tenir à ses déclarations d’intention face à la concurrence d’Al-Jazira? Sur quels lots la chaîne qatarie s’est elle-positionnée et à quelle hauteur? Envisage-t-elle de racheter Orange Sport pour diffuser son produit? "On n’en est pas du tout là. Mais il y a eu un contact", a reconnu un porte-parole d’Orange.
Ce qui est clair en revanche, c’est que le Qatar, qui organisera le Mondial en 2022, s’est affirmé en moins d’un mois comme un acteur incontournable du football français.
L’offensive avait débuté le 27 mai, déjà par les droits télé. La LFP avait alors annoncé qu’Al-Jazira s’était offert -au détriment de Canal+ Events- les droits internationaux de la L1 pour six ans (2012-18) contre une somme estimée à 195 millions d’euros.
Quatre jours plus tard, le fonds Qatar Sports Investment devenait actionnaire majoritaire du Paris SG en reprenant 70% du capital. Et les nouveaux propriétaires du club, qui ont contacté le Brésilien Leonardo pour prendre les commandes du secteur sportif, semblent décidés à le faire changer de dimension.
Avec son offre de lundi, c’est finalement toute la L1 que le Qatar pourrait tirer vers le haut.