"Les Français ont besoin de solutions. Le FN a besoin de problèmes ! Ne l’oubliez jamais ! Un problème en moins, c’est un argument électoral en moins pour Marine Le Pen", a lancé Jean-François Copé, devant quelque 200 invités et autant de journalistes, réunis dans un grand hôtel parisien.
Mais "beaucoup de Français ont le sentiment que le pacte républicain auquel ils sont attachés est remis en cause, par la mondialisation ou par les échecs de l’intégration", a affirmé le secrétaire général.
"Ces craintes sont évidentes : on ne peut ignorer ces inquiétudes, faire comme si elles n’existaient pas (…) C’est l’attitude de déni qui caractérise depuis des décennies la gauche française", a-t-il poursuivi.
"Entre le déni des uns ou la démagogie des autres, notre conviction est qu’il y a la place pour une troisième voie : celle de la responsabilité", a déclaré Jean-François Copé.
A son arrivée à la convention, le grand rabbin de France, Gilles Bernheim, a répété sa position à savoir que "dans le calendrier actuel, il était inopportun d’organiser ce débat". "Il importe de réfléchir sereinement sur la laïcité et non pas sous la pression des électeurs. La laïcité n’est pas une doctrine, c’est un art du vivre ensemble", a-t-il déclaré aux journalistes.
Laïcité : les 26 propositions de l’UMP
Réaffirmer le principe de laïcité" au sein du service public, "garantir la liberté religieuse" dans la sphère privée et mettre en place, à terme, un "Code de la laïcité". Ce sont les trois axes autour desquels l’UMP articule ses 26 "propositions pour mieux vivre ensemble". Elles découlent du très controversé débat sur la laïcité, finalement réduit à deux heures de discussion mardi.
Dans le service public, la "réaffirmation" du principe de laïcité passe pour le parti majoritaire par "l’interdiction faite à quiconque de se prévaloir de ses croyances religieuses pour s’affranchir des règles communes" entre l’administration et les particuliers. Une proposition qui fait écho à des exemples régulièrement cités par des membres de l’UMP, comme ceux des patientes musulmanes qui refuseraient d’être soignées par un médecin homme.
Qui dit laïcité et service public dit forcément école. L’UMP souhaite qu’un "enseignement relatif au principe de laïcité" soit dispensé dans les établissements scolaires, alors que la loi doit interdire de se "soustraire au programme scolaire obligatoire". L’UMP vise là particulièrement les cours de SVT et d’EPS. Des élèves pourraient par exemple arguer de leur pratique religieuse pour refuser de se dénuder partiellement, notamment lors de cours de natation.
Enfin, le parti veut qu’"en vertu d’une exigence de transparence financière, les fonds étrangers visant à la construction et à l’entretien de lieux de culte transitent obligatoirement par une fondation nationale". Une façon de répondre aux polémiques qui suscitent le financement de mosquées par des fonds saoudiens ou d’autres pays musulmans rigoristes.
L’UMP souhaite encore "reprendre l’ensemble des normes législatives et réglementaires actuellement en vigueur sous une forme codifiée" afin de "les organiser plus clairement". Un "code la laïcité" devra voir le jour… mais après 2012.