France/Législatives : salaires, retraites immigration et prix de l’énergie parmi les principaux thèmes de campagne
Sur la question épineuse de la réforme des retraites, portée par le président Emmanuel Macron et adoptée en 2023, le Nouveau Front populaire, composé des partis de la gauche (La France Insoumise, le parti socialiste, le parti communiste et les Ecologistes), promet d’abroger le texte qui porte l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, tandis que pour le leader du Rassemblement national (RN – extrême droite), Jordan Bardella, un retour sur cette réforme n’est pas à l’ordre du jour de sa formation politique, au même titre que Les Républicains (LR), qui n’envisagent pas de relancer ce chantier dans les années à venir.
Pour ce qui est des salaires, tous les partis souhaitent augmenter les revenus des Français, mais chacun à sa manière. Si l’alliance de gauche veut porter le smic à 1600 euros net, Renaissance souhaite le faire en transférant les cotisations sociales des salariés vers la TVA, alors que la droite républicaine propose que cette augmentation se fasse à travers la réduction des cotisations sociales. Le RN, quant à lui, entend encourager les employeurs à augmenter les salaires en exonérant ces hausses de cotisations patronales.
Côté fiscalité, autre sujet qui focalise l’attention de la classe politique notamment dans le contexte de l’aggravation du déficit fiscal du pays, l’alliance des partis de gauche compte taxer les plus riches, face à Renaissance qui s’oppose à toute augmentation d’impôts, au moment où les Républicains souhaitent baisser la fiscalité. Le Rassemblement national entend, lui, instaurer un impôt sur les produits financiers.
Concernant les prix de l’énergie qui ont flambé depuis le début de la guerre en Ukraine, là aussi les différentes formations politiques entendent y aller en ordre dispersé. Si le sujet divise Les Républicains, le Nouveau Front populaire défend un blocage des prix, face à Renaissance qui promet une baisse des de l’électricité et le Le Rassemblement national qui soutient des baisses drastiques des factures de l’énergie allant jusqu’à 40%.
Sur l’immigration, l’autre sujet qui enflamme les débats à chaque élection en France, l’union des gauches veut abroger les lois asile et immigration et faciliter l’accès aux visas, régulariser les travailleurs, étudiants, parents d’enfants scolarisés et instituer la carte de séjour de dix ans comme titre de séjour de référence, alors que le parti présidentiel souhaite renforcer le contrôle des mineurs non accompagnés, au moment où la droite classique souhaite s’attaquer à la question migratoire en défendant notamment un durcissement des conditions d’accès des étrangers en situation régulière aux prestations sociales.
Sur le même sujet, Le Rassemblement national, qui défend “la préférence nationale”, veut lutter contre ce qu’il qualifie de « pompes aspirantes de l’immigration », dont la suppression de l’aide médicale d’Etat.
Au niveau international, la guerre en Ukraine tient toute sa place dans les programmes électoraux des différents candidats. Ainsi, le parti présidentiel est pour un soutien pérenne à l’Ukraine, Les Républicains veulent une hausse de l’aide financière à ce pays, tandis que la coalition de gauche s’est accordée pour soutenir « indéfectiblement la souveraineté et la liberté du peuple ukrainien ainsi que l’intégrité de ses frontières ».
Suite aux résultats des élections européennes de dimanche dernier, qui ont été marquées par une percée historique du Rassemblement national, le président Emmanuel Macron avait annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale et la convocation d’élections législatives anticipées (1er tour le 30 juin et le second tour le 7 juillet).
La campagne électorale pour le 1er tour de ce scrutin a débuté le lundi 17 juin.